Alain Chouet a pris la parole dans les colonnes du Parisien ce mercredi 21 septembre. Le père de Camille, retrouvée 11 ans après sa disparition, est bouleversé puisque sa fille ne souhaite pas lui parler.
Les faits remontent au 26 décembre 2010. Alain Chauvet laisse sa fille Camille à sa mère, Priscilla Majani, avec qui les relations sont particulièrement tendues. Toutefois, ce jour-là, c’est dans les meilleures conditions que les deux parents se sont vus. Si le père de famille ne s’est pas posé de question, il ne se doutait pas qu’il s’agissait de la dernière fois qu’il verrait sa fille. Le 22 février 2011, Priscilla Majani est partie avec Camille, alors âgée de 5 ans. Elle s’est ensuite lancée dans une cavale qui a duré plus de dix ans. Une absence très compliquée pour Alain Chauvet qui a fini par se convaincre que sa petite fille était décédée. C’est dans les colonnes du Parisien ce mercredi 21 septembre qu’il a pris la parole, par le biais de son avocat. “Mon client a été bouffé, détruit, l’estomac en vrac et le sommeil fuyant, pollué par cette inquiétude lancinante de penser que sa fille est morte“, a déploré Olivier Ferri. La jeune fille a été retrouvée en mars dernier en Suisse. Un véritable soulagement pour son père à qui elle refuse toutefois de parler. La raison ? Au fil des années, Priscilla Majani n’a cessé de raconter les atrocités à Camille, assurant que celui-ci lui aurait fait subir des abus sexuels. “Il m’a fait tout le mal de la terre. Il est méchant. C’est maman qui m’a dit de dire ça”, avait-elle déclaré face au juge des affaires familiales.
Depuis qu’elle a été retrouvée, Camille Chauvet a été entendue à trois reprises. Chaque fois, elle a tenu des propos traumatisants concernant des abus dont elle aurait été victime de la part de son père. Selon ses dires, Alain Chauvet lui aurait mis “son zizi dans les fesses“, avait-elle affirmé avant d’ajouter : “C’est tout froid“. Des accusations qui ont été prises très au sérieux par les experts qui ont toutefois indiqué : “Camille est gaie et s’exprime sur un ton ludique”. Selon eux, la jeune fille parle de “manière récitative, comme si elle répétait quelque chose qu’on lui a demandé de dire”. Priscilla Majani aurait-elle incité sa petite fille à dénoncer son père pour des faits qu’il n’a pas commis ? Entendue par les juges le 16 septembre dernier, la mère n’a déclaré avoir aucun regret. “La plus belle chose que j’ai faite de ma vie, c’est de partir avec ma fille”, a-t-elle lancé lors de son audience. Une mère kidnappeuse qui semblait être persuadée qu’enlever sa fille était la meilleure décision pour la protéger. De son côté, Alain Chauvet a rapidement pris la parole et il a affirmé n’avoir fait aucun mal à sa fille. Il a même tenté de prendre contact avec elle à travers des lettres plusieurs fois.
Lors de son audience, Priscilla Majani avait également évoqué sa cavale. Celle-ci a été très longue puisqu’elle a duré plus de dix ans et aucune des deux n’a été arrêtée avant. “On a été accueillies dans différents pays et différents lieux, jusqu’à ce que vers les 11-12 ans de Camille, on se stabilise en Suisse“, avait-elle d’abord expliqué. Si elle a utilisé un nom d’emprunt, la mère de Camille avait ajouté ne jamais avoir fait usage de faux documents. “Nous étions juste vigilantes à ne pas avoir un comportement qui puisse attirer l’attention”, avait-elle précisé. Par la suite, c’est le procureur qui avait pris la parole pour lui rappeler les faits : “Vous avez méticuleusement préparé votre fuite, utilisé des téléphones dédiés, vendu votre voiture et soldé votre crédit immobilier. Vous n’avez aucune circonstance atténuante”, s’était-il énervé. Ce à quoi la principale concernée avait immédiatement répondu : “Je ne me tairai pas, quelles que soient les conséquences !“. Une cavale qui, selon elle, était nécessaire pour protéger sa fille d’un père qui aurait abusé d’elle.
Condamnée à cinq ans de prison ferme, Priscilla Majani a fait appel et Camille quant à elle devrait être placée en foyer. Dès que la jeune fille a été retrouvée, Alain Chauvet avait pris la parole, indiquant qu’il souhaitait retrouver une relation normale avec elle. “Je vais y aller doucement. Nous allons devoir nous retrouver. Elle va aussi pouvoir voir ses deux sœurs et son frère, nés d’une première union, et qui l’ont toujours considérée comme leur petite sœur“, avait-il d’abord expliqué dans les colonnes du Parisien. Par la suite, il avait souhaité s’adresser à elle en lui faisant passer un message : “Je voudrais lui dire qu’elle me fasse confiance, qu’elle réalise que je l’ai toujours aimée et que je l’aimerai toujours“, avait-il d’abord assuré avant d’ajouter : “Et que la vie, ce n’est pas de vivre terré sous un faux nom, que c’est autre chose. Je dois faire sa reconquête, et œuvrer à ce que cette adolescente devienne une femme normale, qui surmonte autant que possible tous ces traumatismes“. Camille Chevalet reprendra-t-elle contact avec son père un jour ?