Par B.E.
Invité sur le plateau de C à vous, le chef gastronomique Yannick Alléno a fait des confidences déchirantes, sur la période ayant suivi la mort de son fils Antoine, survenue en mai 2022.
Mardi 21 septembre, Yannick Alléno était l’invité d’Anne-Elisabeth Lemoine sur le plateau de C à vous, à l’occasion du lancement de l’association Antoine Alléno. La structure baptisée au nom de son fils, brutalement décédé à cause d’un chauffard, sera dédiée à “prévenir les actes de violences dont sont victimes les moins de 25 ans”, a relaté Anne-Elisabeth Lemoine.
Quatre mois après la mort d’Antoine Alléno, survenue le 8 mai 2022, ses parents Yannick et Isabelle ont officiellement fait naître l’association mardi 20 septembre : “Il aurait voulu qu’on porte ça très haut”, a-t-il déclaré au bord des larmes. Dans la même journée, une plaque commémorative a été inaugurée en hommage au jeune chef. C’est ainsi que l’Allée de Beaupassage à Paris, a été rebaptisée “Allée Antoine Alléno”.
Yannick Alléno dénonce une “inhumanisation du parcours de l’institut médico-légal”
Face aux chroniqueurs, Yannick Alléno a ravivé un douloureux souvenir : celui des heures et des jours qui ont suivi la mort de son fils Antoine. Le chef gastronomique a déploré un délaissement du côté médical : “J’ai découvert un monde d’inhumanisation que je ne connaissais pas. Une inhumanisation du parcours de l’institut médico-légal. On vous laisse voir votre enfant mais derrière une vitre“, s’est-il remémoré.
Le père du jeune homme, lui aussi chef gastronomique, a aussi pointé du doigt la prise en charge des proches d’enfants décédés, qu’il a trouvé glaciale : “Le soir, ils nous ont conduit à l’Hôtel-Dieu dans une pièce assez glauque, on nous a tendu un petit papier avec un numéro de téléphone, pour aller consulter un psychologue si on le souhaitait”, a-t-il poursuivi.
Yannick Alléno indigné par l’institut médico-légal : “Certains enfants restent trois semaines avant que leurs familles puissent commencer leur deuil”
Yannick Alléno a aussi souhaité attirer l’attention sur les délais de conservation des personnes décédées au sein de l’institut médico-légal. Si Antoine en est sorti rapidement, son père affirme que ce n’est pas le cas de tous les défunts : “Antoine est sorti de l’institut médico-légal en 36 heures, peut-être grâce à ce que je suis ou ce que je représente (…) Il y a des enfants qui restent trois semaines avant que leurs familles puissent commencer ne serait-ce que le deuil”, a-t-il révélé.
Face aux chroniqueurs, le chef gastronomique a exprimé son indignation, à la suite du décès d’une jeune femme, survenu quelques jours après celui de son fils, dans les mêmes conditions : “Ces enfants sont les perles de la République et il est insoutenable de les laisser partir comme ça, dans l’inconscience générale. Ils ont tous la même valeur à mes yeux“, a-t-il déclaré.
Conscient des privilèges que lui attribue sa notoriété, Yannick Alléno a fait entendre qu’il comptait bien mettre en lumière le sort des jeunes qui trouvent la mort dans des accidents routiers : “Ces gamins sont l’avenir de notre pays et on les arrête au moment où ils sont sur le point de s’envoler“, a-t-il poursuivi.