L’avocat de Gaël Perdriau, le maire LR de Saint-Etienne, assure que son client “n’a pas été associé à la décision de filmer” son ex-adjoint et rival à la mairie en compagnie d’un escort boy pour le faire chanter.
Il n’a rien vu, seulement entendu parler de “rumeurs”. Voilà la défense affichée par Gaël Perdriau, le maire LR de Saint-Etienne, mis en cause par des révélations de Mediapart dans l’affaire du chantage à la sextape. Dans un enregistrement, l’élu évoque clairement l’existence d’une vidéo pouvant déstabiliser son ancien adjoint et rival Gilles Artigues.
“Ce n‘est pas du tout une révélation, ça ne remet pas en cause ce que dit Gaël Perdriau dans ce dossier depuis le début, à savoir qu’il n’a pas pris part à l’organisation d’un dispositif qui visait à filmer le plaignant dans une chambre avec un escort, estime ce mercredi Me Christophe Ingrain, son avocat.
“Il n’y a pas du tout de chantage”, balaye-t-il.
Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Lyon après les révélations faites par le site d’investigation la semaine dernière. Dans un article, Mediapart évoquait l’existence d’une vidéo filmée en 2014 dans la chambre d’un hôtel parisien montrant Gilles Artigues en compagnie d’un escort boy. Escort boy payé par l’entourage de Gaël Perdriau pour piéger l’adjoint et contenir ses ambitions politiques personnelles.
Interrogé la semaine dernière, Gaël Perdriau dit avoir été “extrêmement choqué” que son nom soit associé à cette affaire de chantage, assurant y être totalement étranger. Mardi pourtant, Mediapart publiait un enregistrement jetant le trouble sur cette version. Dans cet enregistrement, on entend l’élu évoquer très clairement l’existence de cette vidéo.
“Mon client dit qu’il existait une rumeur au sein de la mairie selon laquelle il y avait un film dans lequel apparaît M. Artigues avec un autre homme, plaide Me Ingrain. Il n’a jamais vu cette vidéo, ni l’extrait, ni une vidéo plus longue. Il a entendu parler de rumeurs, il a lui aussi été l’objet de rumeurs, mais pas plus. Il n’y a pas prêté attention”, explique-t-il.
“C’est aussi son droit de ne pas s’intéresser à ce type de ragot, très très en dessous de la ceinture”, affirme l’avocat.
Des auditions ainsi que des perquisitions ont été menées depuis l’ouverture de cette enquête. Gaël Perdriau se dit, lui, prêt à répondre aux questions des enquêteurs. Il en a d’ailleurs fait la demande, assure son avocat. Gilles Artigues a de son côté porté plainte.