Alexandra de Taddeo et Piotr Pavlenski sont poursuivis depuis 2020 pour la diffusion d’une vidéo intime de Benjamin Griveaux, qui était alors candidat LaRem à la mairie de Paris.
Il y aura bien un procès dans l’affaire Griveaux. Piotr Pavlenski et Alexandra de Taddeo sont renvoyés devant le tribunal correctionnel pour avoir diffusé une vidéo intime de Benjamin Griveaux, qui était alors candidat à la mairie de Paris pour le parti présidentiel La République en Marche.
En mars dernier, le parquet de Paris avait requis un procès à l’encontre du couple pour “atteinte à l’intimité de la vie privée par la diffusion sans l’accord de la personne d’images à caractère sexuel”. Des réquisitions suivies par les deux juges d’instruction en charge du dossier. Le couple avait été mis en examen en févirer 2020. Il est actuellement sous contrôle judiciaire.
Le 12 février 2020, des copies d’écrans d’échanges intimes entre le secrétaire d’État Benjamin Griveaux et Alexandra de Taddeo avaient été rendus public sur le site internet de l’artiste russe Piotr Pavlenski. Des vidéos intimes envoyées en 2018, selon Alexandra de Taddeo. Leur diffusion avait entraîné le retrait de Benjamin Griveaux de la course à la mairie de Paris
La diffusion de ces vidéos avait provoqué un scandale politique. Mais cela avait aussi été “très difficile et très violent” pour sa vie professionnelle et familiale, avait déclaré Benjamin Griveaux en janvier 2021 devant les magistrats instructeurs. Ancien secrétaire d’État et porte-parole du gouvernement, il a peu à peu abandonné sa carrière politique.
Dans la foulée de la diffusion des vidéos et de leur interpellation rocambolesque à Paris, Piotr Pavlenski, 38 ans, et Alexandra de Taddeo, 31 ans, avaient été mis en examen le 18 février 2020. L’artiste russe, réfugié politique en France depuis 2017, avait revendiqué avoir diffusé et réalisé le montage des vidéos que Benjamin Griveaux, 44 ans, avait adressées à Alexandra de Taddeo lors de leur brève relation, entre mai et août 2018.
Connu pour s’être coupé un morceau d’oreille, cloué les testicules sur la Place Rouge à Moscou ou avoir incendié en 2017 la façade d’une succursale de la Banque de France à Paris, Piotr Pavlenski avait revendiqué sa démarche, présentée comme artistique et militante, sous le slogan “pornopolitique”.
Dans leur ordonnance, dont l’AFP a eu connaissance mardi, les juges relèvent qu’aussi bien Piotr Pavlenski qu’Alexandra de Taddeo ont “reconnu” avoir délibérément enregistré ces images, Alexandra de Taddeo expliquant les conserver par mesure de précaution afin de “prouver” leur relation.
Les juges mettent en revanche en doute les affirmations d’Alexandre de Taddeo selon qui la diffusion des images “aurait été effectuée par son compagnon sans qu’elle ne soit d’accord, ni même sans qu’elle en ait été préalablement informée”, et retiennent plutôt “son implication directe” au vu de “plusieurs éléments factuels”.
Suivant l’avis du ministère public, les magistrats instructeurs ont définitivement mis hors de cause Me Juan Branco, un des avocats de Piotr Pavlenski, bien qu’ils estiment qu'”il a vraisemblablement joué un rôle actif dans la diffusion des vidéos litigieuses”.