Depuis une semaine, les réactions se succèdent après la violente agression d’Angèle Houin, âgée de 89 ans, par trois mineurs à Cannes. Que s’est-il passé ? Comment se porte la victime ? Qui sont les agresseurs ? Quelles suites judiciaires ? 20 Minutes fait le point.Rappel des faitsLundi dernier, aux alentours de 12h30, Angèle Houin, âgée de 89 ans, est retrouvée inanimée devant son immeuble, situé dans une résidence dans le quartier de la Bocca à Cannes. Grâce aux images de vidéosurveillance, le gardien de la résidence découvre que la vieille dame a été victime d’une violente agression perpétrée par trois mineurs de 14 et 15 ans. L’un d’eux l’a frappée au visage la faisant chuter, un autre lui a volé son sac à main pendant que le dernier filmait la scène avant de la laisser pour morte, inconsciente, au sol.Une plainte déposéeAngèle Houin a ensuite été transportée aux urgences par les sapeurs-pompiers. Selon les constatations d’un médecin légiste, elle souffrait « d’ecchymoses, d’érosions aux membres et d’un important traumatisme cranio-facial avec contusions ».Sept jours d’incapacité totale de travail plus tard, elle a témoigné devant la caméra de BFMTV, toujours depuis sa chambre d’hôpital, présentant encore des ecchymoses et contusions. L’octogénaire a affirmé qu’elle n’avait « rien vu » et « rien senti » et ne comprend pas pourquoi elle a été la cible de cette violence. « Je n’ai rien fait à ces jeunes », a-t-elle dit à nos confrères.Pourtant, elle a confié ne pas être « en colère » se demandant si c’était la faute de ces jeunes ou celle de leurs parents, avant de préciser qu’elle avait porté plainte. Elle a également précisé qu’une famille d’un des agresseurs avait appelé sa petite-fille pour lui demander d’enlever la plainte contre de l’argent. Ce qu’elle a refusé.Les auteurs de 14 et 15 ans placés en centres fermésLes trois auteurs des faits ont été rapidement identifiés. Celui qui a frappé la dame a été conduit au commissariat par sa famille dès le lendemain de l’agression, les deux derniers ont été interpellés mercredi. Tous trois ont été déférés jeudi après-midi et répondront de leurs actes devant le tribunal pour enfants le 30 novembre.Les trois mis en cause seront notamment poursuivis pour des « violences aggravées commises au préjudice d’une personne particulièrement vulnérable ». Le parquet de Grasse a précisé que l’auteur des coups, âgé de 14 ans, et celui qui a dérobé le sac, 15 ans, sont également concernés par une autre affaire : une tentative de vol avec dégradations commise en réunion le 27 juillet.Pour la personne qui a filmé la scène, les faits retenus sont également « complicité de violences suivie d’incapacité n’excédant pas huit jours avec ces circonstances que les faits ont été commis en réunion et sur personne vulnérable, en enregistrant sciemment des images relatives à la commission des faits. »En attendant leur jugement, ils ont été, dans le cadre de leur contrôle judiciaire, placés dans des centres éducatifs fermés, un à Marseille, un autre à Bordeaux et le dernier à Saint-Etienne.Le maire de Cannes demande « une interdiction de séjourner sur la commune »Dans un courrier adressé jeudi au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, le maire LR de Cannes David Lisnard dit espérer « que l’excuse de minorité puisse être automatiquement levée dans des cas d’espèce aussi graves et que les auteurs de tels agissements soient considérés comme des justiciables à part entière ». Il explique par ailleurs avoir « demandé l’expulsion [des familles des trois mis en cause] du logement social dont elles bénéficient auprès des bailleurs concernés » ainsi qu’une « interdiction de séjourner et de transiter sur la commune de Cannes à l’encontre des trois agresseurs ».Trois mineurs agressent violemment une octogénaire et filment la scèneUne enquête ouverte après deux blessés au couteau devant un bar de Cannes