La mairie de Saint-Étienne a été perquistionnée ce lundi dans l’affaire de chantage présumé à la sextape au sein de la municipalité.
Une perquisition a été menée ce lundi à la mairie de Saint-Étienne dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte à Lyon sur une affaire de chantage présumé à la sextape au sein de la municipalité stéphanoise, a-t-on appris de sources concordantes.
La perquisition, menée par une dizaine d’enquêteurs de la police judiciaire, avait débuté en fin de matinée et s’est achevée dans l’après-midi, a indiqué l’entourage du maire LR Gaël Perdriau.
De son côté le parquet de Lyon a indiqué sans plus de précisions que plusieurs perquisitions avaient été conduites lundi sous l’autorité des “juges d’instruction lyonnais saisis” après que l’affaire a été dépaysée dans le Rhône la semaine dernière. Les avocats du maire et de la municipalité n’étaient, eux, pas joignables lundi.
Le 2 septembre, le parquet de Lyon a ouvert une information judiciaire “des chefs d’atteinte à l’intimité de la vie privée, chantage aggravé, soustraction de bien public par une personne chargée d’une fonction publique, abus de confiance et recel de ces infractions” dans le cadre de cette affaire.
Le maire de Saint-Étienne est accusé de “chantage aggravé” par son ex-premier adjoint Gilles Artigues, qui a porté plainte la semaine dernière après que Médiapart a révélé qu’un autre adjoint au maire, Samy Kéfi-Jérôme, avait organisé un rendez-vous filmé fin 2014 avec un escort gay pour piéger l’élu.
Les images compromettantes auraient ensuite servi à faire pression sur ce père de famille pour le contrôler politiquement et notamment le dissuader d’une éventuelle dissidence.
L’auteur de ces révélations, Gilles Rossary-Lenglet – qui se présente comme l’ancien compagnon de Samy Kéfi-Jérôme -, a aussi déclaré à Médiapart avoir reçu ces dernières années de la mairie une offre d’emploi, qui ne s’est pas concrétisée, et la somme de 50.000 euros pour services rendus via des associations culturelles.
Chantal Sabatier, présidente de l’une des associations visées par Médiapart, Artistes de la galerie art pluriel (Agap), a confirmé à l’AFP que ses locaux avaient aussi été perquisitionnés ce lundi.
Pierrick Courbon (PS), chef de file de l’opposition de gauche au conseil municipal, a aussi déposé une plainte auprès parquet de Lyon la semaine dernière pour “escroquerie à la délibération” et “détournement de fonds publics” suite à ces révélations.
De son côté, le maire a dénoncé la semaine dernière des accusations “ignobles” qui ont selon lui “bafoué (son) honneur et celui de (sa) famille”, réservant ses commentaires sur les faits aux enquêteurs.