Ce mardi après-midi, le Conseil d’État a donné son feu vert à l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen, mis en cause pour des propos antisémites et contraires à l’égalité hommes-femmes.
“Une grande victoire pour la République.” C’est en ces mots que Gérald Darmanin salue ce mardi soir le feu vert du Conseil d’État quant à l’expulsion vers le Maroc de l’imam Hassan Iquioussen. Le ministre de l’Intérieur avait demandé à ce que ce dernier, mis en cause pour avoir tenu des propos notamment antisémites et contraires à l’égalité hommes-femmes, soit expulsé hors de France.
“Je veux me satisfaire au nom du gouvernement de la décision du Conseil d’Etat qui a confirmé le travail du ministère de l’Intérieur pour expulser Monsieur Iquioussen du territiore national. Nous avions les éléments pour montrer qu’il avait un comportement et des propos antisémites, xénophobes, complotistes, [contraires] à l’égalité entre les femmes et les hommes”, a déclaré le ministre lors d’un point presse.
Plus tôt ce mardi, le Conseil d’État a donné son feu vert à l’expulsion de l’imam, répondant aux réserves émises par le tribunal administratif de Paris au début du mois. Le 5 août, cette instance avait suspendu l’expulsion vers le Maroc demandée par le ministre de l’Intérieur, expliquant qu’elle pourrait porter une “atteinte disproportionnée” à la “vie privée et familiale” de l’imam.
Dans son ordonnance ce mardi, le juge des référés au Conseil d’État déclarait notamment que cette expulsion ne causerait pas une telle atteinte, notamment parce que ses enfants sont majeurs.
Dans un tweet, Gérald Darmanin a souligné la “victoire” que constituait la décision du Conseil d’État.
“Il sera expulsé dès son interpellation et sera placé en centre de rétention administratif”, précise le ministre ce mardi soir.
Au cours de son intervention, Gérald Darmanin a notamment affirmé que l’imam Iquioussen “prêchait dans les endroits parmi les plus touchés, les plus pauvres de France”, et “contribuait au séparatisme”.
Selon les chiffres qu’il avance, depuis 2017, 786 étrangers radicalisés ont été expulsés, dont 74 ces derniers mois: “Les services du ministère de l’Intérieur font preuve d’une grande fermeté contre ceux qui tiennent des discours à caractère terroriste et ceux qui tiennent un double discours.”
“La République est généreuse, mais sa générosité s’arrête au moment où l’on s’en prend à elle”, a-t-il encore déclaré.
Suite à l’annonce de la décision du Conseil d’État, l’avocate d’Hassan Iquioussen, Me Lucie Simon, a de son côté lancé que le “combat judiciaire” se poursuivait. “Le combat judiciaire continue, le Tribunal administratif de Paris sera amené à se pencher sur le fond du dossier prochainement, et Hassan Iquioussen étudie la possibilité de saisir de nouveau la CEDH”, a-t-elle écrit.