Les trafiquants risquent de passer du rire aux larmes. Quinze tonnes de protoxyde d’azote, dit « gaz hilarant », viennent d’être saisies en région parisienne.Cette #belleaffaire, selon un tweet du préfet des Hauts-de-Seine, est même une saisie record. Quinze tonnes, c’est aussi l’équivalent de ce qui avait été saisi en 9 mois, entre juin 2021 et mars 2022, par la police en France.Un gaz vendu sur SnapchatC’est lors d’un refus d’obtempérer de la part d’un conducteur de scooter à Châtillon dans les Hauts-de-Seine le 7 août dernier que des policiers débutent l’enquête et remontent la piste d’un vaste trafic, a indiqué le parquet de Nanterre. Dans le scooter finalement intercepté, six bouteilles de protoxyde d’azote sont découvertes, selon BFMTV Ile-de-France. Le conducteur reconnaît devant les enquêteurs être livreur de gaz hilarant, vendu via le réseau social Snapchat et localise l’endroit où il se ravitaille, en Seine-et-Marne.Dans ce box, à Collégien, les policiers découvrent plus de 800 bonbonnes de protoxyde d’azote, soit 2,2 tonnes de « proto ». Ils remarquent quelques jours plus tard « un chauffeur-livreur néerlandais qui venait y livrer 14 palettes de bonbonnes de protoxyde d’azote représentant 12 tonnes ». L’enquête, confiée à la police judiciaire des Hauts-de-Seine, a pour objectif « d’identifier les organisateurs de ce trafic d’envergure », a poursuivi le parquet.Des risques sur la santéLe protoxyde d’azote est normalement utilisé dans les siphons à chantilly, donc en vente libre, et en médecine comme analgésique. Mais il est également prisé par les fêtards et des jeunes, qui en ont détourné son usage pour son effet euphorisant. Sa vente est depuis soumise à restriction.« Le trafic de gaz hilarant a pris son essor en région parisienne courant 2019 et ne cesse de prospérer depuis, favorisé par les peines largement inférieures à celles punissant le trafic de stupéfiants », a expliqué le parquet de Nanterre. « On est passé d’un usage marginal à un trafic organisé », résumait en mars dernier William Hippert, porte-parole adjoint de la police judiciaire. Avec une bouteille d’un litre de protoxyde d’azote achetée 25 euros, il est possible de fabriquer 400 ballons de baudruche cédés au prix de 5 à 10 euros chacun, avait-il chiffré.« Considérant les graves dangers pour la santé qu’ (il) représente », le parquet de Nanterre « a fait le choix de poursuivre le trafic de ce gaz en tant que trafic de substances vénéneuses tel que le prévoit le code de la santé publique (5 ans d’emprisonnement encourus) ». La consommation de « proto » présente en effet des risques comme l’asphyxie, la perte de connaissance, des brûlures mais aussi, en cas d’usage répété et/ou à fortes doses, de sévères troubles neurologiques, hématologiques, psychiatriques et cardiaques, selon la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives.ParisVal-de-Marne : Un jeune homme meurt d’une probable intoxication au gaz hilarantUne boîte de nuit proposait du « gaz hilarant » à ses clients dans la Drôme