Lundi, le Maroc a rendu un avis favorable concernant la demande d’extradition du Français faite par les États-Unis. L’étudiant est soupçonné de cybercriminalité par le FBI.
Le sort de Sébastien Raoult est entre les mains des autorités marocaines: c’est que ce qu’affirme ce mardi soir le Quai d’Orsay. L’étudiant en informatique de 21 ans, emprisonné à Rabat au Maroc depuis deux mois, est accusé par le FBI d’avoir piraté les sites de grandes sociétés américaines.
Les États-Unis demandent son extradition afin qu’il puisse être jugé sur leur sol. Lundi, la Cour de Cassation du Maroc a donné son feu vert pour le transfert, suscitant l’indignation du père de Sébastien Raoult et de son avocat. Mais malgré cette annonce, le ministère des Affaires étrangères déclare ne pas pouvoir intervenir dans la décision des autorités marocaines.
“La décision sur l’extradition de M. Raoult vers les Etats-Unis relève des autorités marocaines et des relations souveraines entre le Maroc et les Etats-Unis, comme l’a rappelé la semaine dernière M. Éric Dupond-Moretti, Garde des Sceaux, ministre de la justice”, indique sobrement le communiqué.
L’étudiant en informatique pourrait encourir jusqu’à 116 ans de prison s’il était jugé aux États-Unis, où le cumul des peines est permis contrairement à la France.
“On a donné en pâture mon fils à l’Amérique”, avait réagi Paul Raoult mardi sur BFMTV, après l’annonce de la décision des autorités marocaines.
Il qualifie cette affaire de “déni de justice” et dénonce une “trahison” de la part de la France. “La France a fait pire que de lâcher mon fils: elle l’a trahi, elle l’a vendu et le laisse complètement tomber”, déclarait-il encore mardi sur notre antenne, reprochant aux autorités françaises de ne pas être intervenues pour faire en sortes que Sébastien soit jugé dans son pays natal.
De son côté, Me Philippe Ohayon a fait part de sa détermination à “convaincre une juridiction française d’ouvrir une information judiciaire”, ajoutant qu’il leur restait “entre quatre et six mois pour agir”.
Dans son communiqué, le ministère des Affaires étrangères s’en est tenu à rappeler que Sébastien Raoult peut bénéficier d’une protection consulaire et déclare qu’un contact a été établi avec sa famille.
“Notre ambassade à Rabat comme les services centraux du ministère de l’Europe et des affaires étrangères sont mobilisés pour apporter à M. Sébastien Raoult la protection consulaire à laquelle il a droit conformément à la convention de Vienne du 24 avril 1963 […]. M. Raoult a reçu à ce titre trois visites consulaires depuis son incarcération, qui ont permis de s’assurer de ses conditions de détention, de son état de santé et du respect des droits de la défense”, assure le Quai d’Orsay.