Un homme, épaviste de métier, a été condamné mercredi par le tribunal de Nanterre à réaliser 200 heures de travaux d’intérêt général pour avoir volé, sans le savoir, un camion des services de renseignement. S’il ne réalise pas ces 200 heures dans un délai de 18 mois, il devra effectuer une peine de 3 mois d’emprisonnement.A la barre, Charly G., courte barbe, tee-shirt beige et jean foncé, l’assure : dès qu’il a compris qu’il avait volé, fin juin dans les Hauts-de-Seine, un camion de surveillance de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), il a voulu le rendre. Mais la police l’aurait devancé en l’interpellant. « C’est vraiment pas de chance de tomber sur un véhicule de police », puis encore « vraiment pas de chance » d’être interpellé alors qu’il était, selon ses dires, prêt à restituer le véhicule, souligne la présidente de la chambre. « On vous a appris, quand vous étiez petit, qu’il ne fallait pas prendre ce qui ne vous appartient pas ? », poursuit-elle.« Les roues crevées »« J’ai pensé que c’était une ruine, ça faisait plusieurs fois que je le voyais, il avait les roues crevées », répond Charly G, qui affirme n’avoir vu « personne entrer ou sortir » du véhicule. « Ruine ou pas, un bien abandonné ne veut pas dire qu’il n’appartient à personne », rétorque la présidente, rappelant le principe du droit de propriété.Charly G., membre de la communauté des gens du voyage, dit s’être rendu compte que le véhicule appartenait « à la police » une fois de retour à son aire d’accueil. Le tribunal n’a pas précisé ce que contenait cette camionnette qui servait de « sous-marin » à la DGSI, c’est-à-dire de véhicule de surveillance pour les planques, selon des révélations de la radio RTL au moment du vol.Le tribunal a suivi les réquisitions de la procureure, qui a demandé une peine de « dernière chance » pour cet homme condamné six fois, principalement pour des infractions routières. « Ce qui interroge dans cette histoire, c’est ce que le prévenu peut accomplir », allant jusqu’au « plus puéril » comme voler une camionnette alors qu’il « gagne un salaire », « a un ancrage familial » avec une épouse et deux enfants, a relevé la procureure. Son avocat a salué des réquisitions « intelligentes », et invoqué le principe du « repentir actif » avec un « voleur qui décide de faire en sorte que l’objet qu’il a soustrait frauduleusement soit restitué à son légitime propriétaire ».Ils auraient pris la fuite en bus après avoir volé de l’alcool à NanterreTrois braqueurs arrêtés en flagrant délit dans une bijouterie à Paris