La femme de 34 ans, rapatriée début juillet de Syrie, a porté plainte lundi auprès du parquet de Lille contre ses conditions de détention alors qu’elle souffre d’un cancer du côlon.
L’une des Françaises rapatriées des camps de prisonniers jihadistes en Syrie début juillet a porté plainte contre ses conditions de détention à Sequedin (Nord), n’ayant pas été placée en unité médicalisée alors qu’elle souffre d’un cancer du côlon, a indiqué vendredi son avocat.
La femme de 34 ans a porté plainte lundi contre X auprès du procureur de la République de Lille pour “refus d’agir pour faire cesser une détention qu’on sait illégale” et “mise en danger délibérée de la vie d’autrui”, a précisé Me Emmanuel Daoud.
Au dépôt de la plainte, lundi, “elle se trouvait dans des conditions de détention ordinaire et sa santé était menacée”, a-t-il ajouté.
Selon l’avocat, un médecin chargé d’estimer si son état de santé était compatible avec un placement en détention avait estimé que ses “troubles actuels” étaient “incompatibles avec une détention ordinaire”.
Depuis le dépôt de la plainte, la mère de famille de quatre enfants a toutefois été admise en UHSI (unité hospitalière sécurisée interrégionale) le 20 juillet, a indiqué vendredi le ministère de la Justice, sans donner plus de détails en raison du secret médical.
D’après le ministère de la Justice, dont dépend l’administration pénitentiaire, elle avait “été examinée par un médecin dès son arrivée”, et celui-ci avait alors estimé que sa prise en charge en détention ordinaire “était adaptée”, et un placement en UHSI “pas nécessaire”.
La détenue, rapatriée le 5 juillet en France du camp kurde de Roj, dans le nord-est de la Syrie, avec ses enfants, a été mise en examen le 6 juillet pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et “abandon matériel ou moral de mineur par ascendant”, et incarcérée à Sequedin.
Au total, 16 femmes et 35 mineurs, qui vivaient pour certains depuis la chute en 2019 du groupe Etat islamique (EI) dans des camps du nord-est de la Syrie ont été alors ramenés en France.
La plaignante avait quitté la France en 2015 après s’être convertie à l’islam, avec ses trois premiers enfants et son compagnon jihadiste, qui a été tué. Son deuxième mari, un autre membre de l’EI, est aussi décédé.
Lors de sa détention en Syrie, elle a fait l’objet, selon son avocat, de deux opérations chirurgicales pour traiter son cancer. Sa mère avait imploré le président Emmanuel Macron en juin de la rapatrier, en appelant à son “humanité”.