La magistrate doit être nommée par Gérald Darmanin à la tête de lnspection générale de la police nationale, mercredi. Un choix déjà décrié par certains syndicats de police.
Du renouveau à la tête de la “police des polices”. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin doit nommer la magistrate Agnès Thibault-Lecuivre en tant que cheffe de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) mercredi, selon une information du Parisien. L’annonce doit intervenir après le Conseil des ministres.
Actuellement directrice adjointe du cabinet du ministre de l’Intérieur, Agnès Thibault-Lecuivre succèdera à une lignée de commissaires. C’est la première fois dans l’histoire de l’IGPN qu’une personne issue du monde judiciaire, et non de la police, prend les rênes du service.
Et ce choix ne manque pas de susciter certaines critiques, les syndicats de police étant traditionnellement hostiles à la magistrature. “Le pire est-il à craindre pour nos collègues?!”, lance le syndicat Alliance dans un tweet. “[L’IGPN] ne doit pas devenir un tribunal bis”, prévient de son côté Alternative Police, sur le même réseau social.
Proche du gouvernement – elle a d’abord été la conseillère justice de Gérald Darmanin avant de devenir sa directrice de cabinet -, Agnès Thibault-Lecuivre ne semble cependant pas représenter une mouvance “anti-policiers” que peuvent craindre certains syndicats.
Par ailleurs, Gérald Darmanin évoquait dès 2020 l’idée de placer une personne extérieure à la police à la tête de l’IGPN, alors que l’affaire Michel Zecler, un producteur noir violemment agressé par plusieurs policiers à Paris il y a deux ans, a relancé les critiques sur le manque d’indépendance de ce service pourtant chargé de veiller à ce que la déontologie soit respectée.
Auparavant très proche du Procureur général de la Cour de Cassation François Molins, Agnès Thibault-Lecuivre prend le relai de la commissaire Brigitte Jullien. En poste depuis 2018, cette dernière a régulièrement été mise en cause pour son manque de fermeté face aux violences policières.