Philippe et Françoise Algisi racontent leur peur de croiser celui qui a tué leur fille en 2011 et qui les a également menacésde mort le soir du drame. Or, ce dernier s’est installé à seulement cinq kilomètres de chez eux en attente de son procès.
“Dès que j’entends une voiture passer dans l’allée, je me demande si c’est lui.” Pour Philippe et Françoise Algisi, la situation est insoutenable. Il y a un peu plus d’un mois, l’ex-campagnon et meurtrier de leur fille Peggy s’est installé à cinq kilomètres de leur domicile, situé dans le département du Marne. Cinq kilomètres, c’est l’éloignement minimum de l’ordonnance restrictive prononcée par le juge.
“Cinq kilomètres? Autant dire que c’est quasiment notre voisin. Il y a six ans, on l’a vu au supermarché. Je ne sais pas si quelqu’un peut s’imaginer ce que nous avons pu ressentir. J’ai croisé l’homme qui a tué ma fille, et qui a tenté de me tuer, entre deux rayons”, dénoncent les parents de Peggy dans un entretien accordé au Parisien.
Le drame s’est produit le soir du 28 juillet 2011. Peggy, son compagnon et leurs deux enfants dorment dans l’ancienne maison de Philippe et Françoise Algisi, avant un départ en vacances. Au moment du coucher, Rudy Pacault se saisit d’un couteau de cuisine et monte à l’étage.
Ce sont les cris de Peggy qui réveillent ses parents. Lorsqu’ils arrivent dans la chambre, la jeune femme a déjà reçu plusieurs coups de couteau. Rudy Pacault cherche ensuite à s’en prendre à ses beaux-parents.
“Il n’arrêtait pas de crier qu’il voulait nous tuer tous les trois”, détaille Françoise Algisi à nos confrères.
La jeune mère succombe alors à ses blessures. Et son ex-compagnon passe alors treize mois en détention. Il est ensuite libéré en attendant son procès aux assises, qui a finalement lieu à la fin de l’année 2021. La justice le condamne à quinze ans de réclusion. Toutefois, Rudy Pacault fait appel et est libéré six mois plus tard, le mois dernier, en attendant sa nouvelle audience.
“Il a poignardé ma fille sous mes yeux. C’est insurmontable d’imaginer que je puisse le croiser à chaque fois que je vais faire mes courses”, lance Françoise Algisi.
“Dès que j’entends une voiture passer dans l’allée, je me demande si c’est lui. Je ne cesse de regarder autour de moi quand je sors. La nuit du meurtre, il voulait nous tuer aussi. Je me dis qu’il a peut-être envie de finir ce qu’il a entrepris” confie à son tour Philippe, le beau-père de Peggy. Le procès en appel doit avoir lieu d’ici la fin de l’année.