De nombreuses règles s’appliquent quant à la zone de stockage des fusées, à la déclaration du feu en préfecture, mais aussi au moment du nettoyage du site.
Au lendemain de l’accident de tir qui a tué deux personnes – un enfant de sept ans et sa sœur de 24 ans – et blessé sept autres lors des célébrations du 14-Juillet à Cholet, les questions se posent autour des conditions de sécurité de l’événement.
“Il y a des distances de sécurité qui existent et qui sont absolument obligatoires, et indispensables, on a également sur ce genre d’événement du personnel sur place, qui est dans l’obligation de respecter et de faire respecter ce périmètre de sécurité” a rappelé Adrien Onzia, artificier, au micro de BFMTV.
De la préparation du feu d’artifice jusqu’à son tirage, en passant par sa déclaration en préfecture, il existe de nombreuses règles pour encadrer ce type de festivités. D’abord, tout le monde ne peut pas s’improviser artificier: seules les entreprises ou des personnes majeures qui détiennent un certificat de qualification peuvent tirer de grands feux d’artifice.
Ce certificat nécessite des connaissances suffisantes en pyrotechnie et ne peut être délivré que par un préfet. Il doit par ailleurs être renouvelé tous les deux ou cinq ans.
Concernant la déclaration du feu d’artifice, elle doit être faite 15 jours avant le jour J en préfecture, voire un mois avant dans certains départements. L’organisateur doit également fournir un document avec l’heure, le lieu, le nom du prestataire, une autorisation du maire de la ville et un plan de tir.
Sur ce dernier doivent être indiquées les voies de secours, les barrières, les périmètres de sécurité, les points d’accueil de secours, la zone de tir, celle réservée au public et tous les lieux où se trouvent les moyens de lutte contre les incendies comme les points d’eau.
À partir de 15 jours avant le feu d’artifice, les fusées doivent être stockées dans un local signalé, qui ne reçoit pas de public, n’a pas d’étage ni de sous-sol, et qui se situe dans un rayon de 50 kilomètres autour de la zone de tir prévue.
Mais au moment du tir, il n’y pas de règles préfectorales concernant la distance de sécurité nécessaire entre le lieu du tir et le public. Cette distance est déterminée par la puissance de la fusée, et est indiquée sur l’étiquette de celle-ci.
Seul impératif supplémentaire: les parkings, dépôts de gaz et stations service doivent être à plus de 200 mètres du lieu de tir. Aussi, les aéroports situés dans un rayon de 20 kilomètres doivent être informés du tir, et la tour de contrôle doit être appelée 30 minutes avant le début.
Cependant, si le vent est supérieur à 30km/h, les conditions de sécurité doivent être revues, et l’événement annulé si les rafales dépassent les 50km/h.
Après le tir, de nouvelles règles s’appliquent. Il faut notamment attendre une demi-heure avant de commencer à nettoyer le site et il est nécessaire de ratisser les lieux pour vérifier qu’il ne reste aucun artifice, comme des fusées qui n’auraient pas explosé.
À Cholet, c’est un “incident de tir” qui a causé la mort de deux personnes. Cela peut être dû à “un artifice dysfonctionnant, une bombe qui n’explose pas à la bonne hauteur, ou encore un artifice qui se détache de son support” a énuméré l’artificier Adrien Onzia.
Une témoin qui se trouvait dans la zone où la fusée a terminé sa course a assuré sur BFMTV qu’elle assistait au feu d’artifice dans une zone autorisée où il n’y avait ni barrière, ni une personne indiquant que cette zone était interdite.
“S’il est vrai que cette personne n’a pas franchi de barriérage et qu’elle était vraiment dans une zone qui était classée comme dangereuse sur les plans de tir et notamment sur le plan de sécurité qui est transmis à la préfecture, ça voudra dire qu’il y a eu effectivement un problème soit au niveau de la mairie, soit au niveau du prestataire avec un mauvais ou un oubli de barriérage” a commenté l’artificier, ajoutant qu’il est “assez compliqué d’interdire tous les accès possibles”.
De son côté, le maire de Cholet Gilles Bourdouleix a indiqué qu’à sa connaissance “toutes les règles de sécurité (avaient) été respectées”.
Décrivant “un accident épouvantable, dramatique”, l’élu a affirmé: “tout est informatisé donc le feu d’artifice s’est déroulé normalement.”
Une enquête a été ouverte pour le chef d’homicide involontaire. Toutes les pistes sont envisagées à cette heure, bien que l’option accidentelle soit privilégiée.