On déplore deux morts – dont un enfant de sept ans et sa soeur de 24 ans – et sept blessés à Cholet dans le Maine-et-Loire, après qu’un accident s’est produit jeudi soir lors des tirs du feu d’artifice célébrant le 14-Juillet.
La tragédie a assombri cette édition 2022 de la fête nationale. Un accident de tir a endeuillé les célébrations du 14-Juillet, jeudi soir à Cholet, dans le Maine-et-Loire, tuant deux personnes – un enfant de sept ans et sa soeur de 24 ans – en blessant sept autres.
Tandis que la justice s’est aussitôt emparée du dossier et qu’une enquête débute pour éclairer les circonstances du drame, BFMTV.com fait le point sur la situation.
Le drame s’est produit au début des réjouissances, sur les coups de 23 heures. D’après des sources concordantes à BFMTV, le public était alors composé de plusieurs centaines de spectateurs, bien qu’il soit difficile d’établir cette affluence avec davantage de précision. Certains d’entre eux avaient en tout cas pris place sur un terrain de football dit “stabilisé”, c’est-à-dire tracé sur une surface dure, faite d’une matière fine et compacte, distant d’une cinquantaine de mètres du pas de tir.
C’est dans cette zone qu’une fusée a terminé sa course. En duplex ce vendredi matin depuis le parvis de son hôtel de ville, le maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, a d’ailleurs précisé:
“J’étais là où la grande majorité des spectateurs étaient, c’est-à-dire un grand parking, où il y avait une buvette, le podium avec l’orchestre et on m’a prévenu aussitôt le feu d’artifice terminé. Les victimes n’étaient pas avec la foule, mais dans un endroit non éclairé à cette heure-là.” Il a toutefois indiqué qu’à sa connaissance “toutes les règles de sécurité (avaient) été respectées”.
Décrivant “un accident épouvantable, dramatique”, l’élu a affirmé: “Tout est informatisé donc le feu d’artifice s’est déroulé normalement.”
Laurent, un père de famille venu assister au spectacle, témoigne de la scène auprès de notre antenne:
“On a ressenti le souffle. L’impact a été assez violent, on l’a senti au niveau des pieds. Sur le coup, on pensait que c’était tombé à côté. Ça arrive tellement vite que je ne pensais pas que ça aurait atteint des personnes. Mais quand j’ai senti le souffle et l’étincelle, j’ai tourné la tête et je me suis dit: ‘C’est pas possible, il y a un truc qui ne va pas’. Des gens couraient partout, j’ai aussitôt protégé mes filles, je les ai écartées du lieu de l’impact. Je suis revenu essayer d’aider, il y avait des flammes un peu partout sur l’herbe.”
Le témoin ajoute une dernière observation: “Il y avait pas mal de vent.”
La liste des victimes est longue. On en dénombre neuf, dont deux morts – un garçon âgé de seulement sept ans et sa grande soeur, pour sa part âgée de 24 ans.
De plus, un de leurs proches figure encore au nombre des blessés. Brûlé par l’explosion de la fusée, il a été hospitalisé mais ses jours ne sont plus en danger.
Le dossier est désormais du ressort du parquet d’Angers. Une enquête a été ouverte pour le chef d’homicide involontaire. Toutes les pistes sont envisagées à cette heure, bien que l’option accidentelle soit privilégiée.
Les enjeux et les questions que les investigations sont chargées de lever sont nombreuses: doit-on attribuer le drame à des causes techniques ou à une erreur humaine? Le lieu du rassemblement et le pas de tir étaient-ils adéquats? Qu’en est-il du comportement de la foule durant les festivités? Enfin, les spectateurs – notamment ceux qui s’étaient orientés vers le terrain de football stabilisé – étaient-ils à bonne distance?
Cette dernière interrogation est particulièrement épineuse. Comme nous le soulignions en plateau ce vendredi matin, il n’existe pas de loi d’airain en la matière. En effet, les distances de sécurités sont variables. Elles dépendent de la puissance des fusées employées, l’étiquette des engins de pyrotechnie dressant alors ses recommandations.
En revanche, l’organisateur du feu d’artifice doit faire parvenir un plan de tir en amont à la préfecture. La zone prévue pour l’accueil du public y est dûment – et impérativement – notée. Enfin, le vent apparaît comme une ultime variable d’ajustement. S’il souffle à 30 km/h le jour J, l’organisation doit revoir ses plans, et s’il atteint 50 km/h, et a fortiori s’il pousse encore au-delà, le feu d’artifice doit être purement et simplement annulé.