Avec les températures annoncées et la hausse du prix de l’essence, ne pas avoir à aller au travail serait plutôt bien.
L’été qui se profile risque d’être très chaud. En effet, sur toute la France une vague de chaleur sera présente. Les départements les plus touchés sont ceux du Sud-Ouest en majorité. L’état de canicule est déclaré dans ces départements où les températures attendues sont supérieures à 40 degrés. Mais ces conditions remettent en doute les possibilités de travailler, du moins sur son lieu de travail. D’autant plus qu’avec le confinement certaines entreprises ont pu comprendre que le travail à distance était jouable. Ainsi la question des droits des employés à aller ou non sur leur lieu de travail se pose. Et si jamais ils en ont l’obligation dans quelles conditions ? On répond à toutes ces questions dans cet article, grâce à Karine Audouze, avocate spécialisée dans le droit du travail. +
Les devoirs de l’employeur
Rappelons que les employeurs n’ont pas tous les droits; Ils ont un code du travail à respecter et ont eux aussi des limites. En effet, il sont restreint dans leur choix. Ils se doivent de toujours assurer la sécurité et la santé de leurs employés. Ainsi, ils sont obligés de veiller à la bonne santé mentale comme physique des employés. Pour se faire, de nombreuses conditions sont imposées afin que les employés puissent travailler de façon sûre et durable sur leur lieu de travail. Dans le cas présent, puisqu’il est question de canicule, et ce à tout les échelons de la vigilance, ils ont des obligations concernant divers points.
L’air doit se ventiler et se changer
L’employeur se doit d’avoir un air ventilé et surtout changer pour que les températures ne grimpent pas trop vite. En revanche, aucun système de climatisation n’est obligatoire. C’est donc à son bon vouloir de proposer des lieux climatisés ou non. Mais, il doit tout de même veiller à ce que la température ne soit pas trop haute pour autant.
De l’eau pour lutter contre la canicule
En temps normal déjà, il est impératif de boire. Mais en temps de canicule encore plus ! Le corps transpire et donc évacue plus vite qu’en hiver l’eau consommée. Le patron se doit de proposer de l’eau fraîche et potable, que ce soit en intérieur ou extérieur.
Évaluation des employés
L’employeur se doit d’informer de réévaluer ses salariés des risques encourus en cas de canicule. De plus, en cas de vigilance rouge, il doit quotidiennement être au courant de ses salariés. Il doit donc se servir de plusieurs points :
-la température actuelle et des prévisions pour la journée
-le type de travail à effectuer, surtout si ceci est en extérieur, ou comportant une charge physique. Cela représente un risque avec la canicule.
-de l’état de ses employés. Cela comprend leurs âge, leur situation notamment femme enceinte, les personnes faibles ou malades, en situation de handicap…
Le patron peut aussi prendre des mesures supplémentaires s’il craint pour ses employés à cause de la canicule. En effet, il a tout intérêt à ce que les employés aillent bien puisqu’il risque des dommages-intérêts s’il ne peut prouver que les mesures nécessaires au bien être et la sécurité des employés étaient en place. Il peut donc ajouter des nouvelles mesures comme modifier les horaires pour qu’ils commencent et finissent plus tôt. Une organisation de pauses plus longues et/ou plus fréquentes. Arrêter les appareils électroniques disponibles. Appeler au télétravail le plus possible ou encore mettre à disposition des moyens de rafraîchissement (ventilation, clim, brumisateurs…).
Les droits et devoirs des salariés
En cas de canicule, non vous ne pouvez pas ne pas aller travailler. Comme on l’a vu, le patron fait une évaluation quotidienne pour assurer votre sécurité. Donc si l’évaluation montre que les mesures nécessaires semblent prises vous devez aller travailler. Sauf cas contraire ou le patron se devra de provoquer un arrêt du travail. Surtout dans le cas des travaux dans le bâtiment ou en extérieur.
Les salariés ont pour devoir de veiller à leur santé. Ils doivent donc beaucoup s’hydrater, s’habiller de façon légère, aller dans des lieux frais pour les pauses et se couvrir la tête s’ils sont en extérieur. En revanche, si les salariés jugent qu’ils ne semblent pas en sécurité, que les conditions ne semblent pas respectées, ils peuvent poser le droit de retrait qui ne peut se voir refusé. Aucune sanction ne peut sembler possible et la rémunération reste conservée. En conditions de canicule, la santé prime.
Le vestimentaire durant la canicule
En entreprise généralement les tongs et short s’interdisent. L’employeur est dans son droit d’exiger une tenue décente et conforme au travail pratiqué. En revanche, si le contact avec la clientèle se fait une tenue propre et soignée est exigible. Si donc vous cochez ses conditions, la tenue si elle ne s’interdit pas explicitement peut convenir. L’avocate conclut sur ce conseil “S’agissant de la tenue à porter en période de canicule, il est toujours recommandé de demander l’autorisation préalable à son employeur. C’est toujours du cas par cas, mais le bon sens doit primer”.