Si le nombre d’attaques terroristes est en baisse, les extrémismes liés à la pandémie de Covid-19 et à la guerre en Ukraine ne doivent pas être ignorés, prévient Europol ce mercredi.
Le nombre d’attaques est en baisse mais le terrorisme reste un danger réel pour l’Union européenne, notamment en raison de la guerre en Ukraine et d’une montée de la propagande durant la pandémie, a indiqué ce mercredi Europol.
Le nombre total d’attaques menées à bien, déjouées et ratées en 2021 (15) est considérablement inférieur à celui de l’année précédente (57), en raison d’une baisse significative du nombre d’attaques de terrorisme de gauche, a indiqué Europol dans un rapport annuel. Mais l’invasion russe en Ukraine et l’impact de la pandémie de Covid-19 représentent une menace pour la sécurité pour les années à venir, avertit Europol, basée à La Haye.
“Les conclusions du rapport confirment que le terrorisme représente toujours un danger réel et actuel pour l’UE”, a déclaré sa directrice exécutive, Catherine De Bolle, dans un communiqué. “À une époque de bouleversements géopolitiques, l’UE doit plus que jamais poursuivre ses mesures antiterroristes”, a-t-elle ajouté.
“Il ne fait aucun doute que les changements géopolitiques et les retombées de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine auront un impact durable sur la sécurité de l’UE”, a-t-elle poursuivi, citée dans le rapport.
Cette guerre a déjà attiré plusieurs individus radicalisés des États membres qui ont rejoint le combat des deux côtés, note-t-elle. De plus, le conflit est susceptible de déclencher des réactions et une mobilisation extrémistes violentes, en particulier sur internet.
Il faut tenir compte des leçons apprises dans le passé concernant le traitement des combattants étrangers revenant des champs de bataille au Moyen-Orient, a déclaré Catherine De Bolle.
Par ailleurs, la pandémie de Covid-19 a rendu notamment les jeunes et les mineurs plus vulnérables à la radicalisation à cause de l’isolement social et du temps passé en ligne, affirme Europol.
Un extrémisme violent antigouvernemental et hostile aux mesures anti-Covid 19 est apparu dans certains États membres, matérialisé par des menaces ouvertes, des messages haineux diffusés en ligne et le recours à la violence.
En 2021, 388 suspects ont été arrêtés dans l’UE pour des infractions liées au terrorisme. Plus des deux tiers (260) des arrestations ont été menées à la suite d’enquêtes sur des infractions de terrorisme jihadiste en Autriche, en France et en Espagne, a indiqué Europol.