Les enquêteurs, se basant sur les déclarations de l’ancien co-détenu de Cédric Jubillar, s’intéressaient à une Peugeot 306 blanche qui aurait pu permettre de transporter le corps de la disparue. Un véhicule a été analysé, mais aucune trace du couple n’y a été retrouvée.
En décembre dernier, ce sont les déclarations d’un ancien co-détenu de Cédric Jubillar qui avaient mis les enquêteurs sur la piste. Ce dernier, prénommé Marco, avait affirmé que le principal suspect dans la disparition de son épouse Delphine lui avait confié avoir transporté le corps dans une voiture blanche dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.
“Il a eu de l’aide par rapport à une voiture. Il a dit qu’il a récupéré une voiture blanche. (…) Il a dit qu’il avait une voiture et qu’il s’en est débarrassé à côté d’un endroit où ça a brûlé”, déclarait-il à l’époque.
Les enquêteurs se mettent alors à lister les différents propriétaires de voiture blanche dans l’entourage du couple. La Peugeot 306 d’une connaissance va attirer l’attention des forces de l’ordre. Son propriétaire affirme en effet être peu regardant sur la sécurité de son véhicule, laissant parfois les clefs sur le contact, quand il ne laisse pas ouvert la porte d’entrée de son domicile où est garée la Peugeot. Cette même maison est d’ailleurs située non loin du domicile des Jubillar.
Des analyses sont demandées, qui donnent lieu au prélèvement de sept traces biologiques, retrouvées sur le dossier côté passager ou sur les assises. Ces prélèvements sont d’abord passés au Bluestar, un produit qui permet de révéler les traces de sang. Ils se révèlent négatifs.
Les magistrats instructeurs demandent alors un autre type d’analyse, ADN cette fois, pour tenter de retrouver dans la voiture la trace soit de Cédric, soit de Delphine. Un prélèvement en particulier est mis de côté, car il se révèle féminin. Or, comme l’a appris de sources concordantes BFMTV, il ne s’agit pas de celui de Delphine. Quant aux six autres prélèvements, certains sont inexploitables, les autres n’appartiennent pas aux protagonistes du dossier. Aucune trace ADN des époux n’est donc mise en lumière.
Néanmoins, les enquêteurs attendent toujours les résultats concernant un pull qui a été retrouvé à l’arrière du véhicule. Les analyses se concentrent sur les éléments pileux – poils ou cheveux – qui s’y trouvaient.
Ces dernières révélations viennent fragiliser le dossier de l’accusation. Les avocats de Cédric Jubillar, dont la détention provisoire a été confirmée il y a quelques jours, ne cessent d’avancer que le dossier contre leur client est vide.
Mais certaines questions restent en suspens. Rien ne dit que la voiture analysée par les enquêteurs est bien celle qu’aurait utilisée Cédric Jubillar le soir de la disparition de Delphine, s’il en est responsable. Rien ne dit non plus que les révélations qu’il a faites à son co-détenu soient véridiques.
Il reste enfin la piste des lunettes de Delphine, retrouvées cassées, et qui ont également été analysées. Logiquement, les traces ADN majoritaires détectées sur l’objet sont celles de la jeune femme. Mais d’autres traces, minoritaires ont été retrouvées. Il pourrait bien s’agir de l’ADN de Cédric, même si les enquêteurs n’excluent pas qu’elles appartiennent aux enfants biologiques des époux.