Le FLNC avait revendiqué lundi 16 “actions” contre des résidences secondaires, des entreprises du bâtiment et des véhicules policiers
La réaction a été rapide. Le parquet national antiterroriste s’est saisi de l’affaire du communiqué du FLNC (Front de libération nationale Corse), texte dans lequel l’organisation clandestine a revendiqué lundi 16 attentats, principalement contre des résidences secondaires, a-t-on appris auprès du procureur d’Ajaccio mardi.
Interrogé par l’AFP, Nicolas Septe a confirmé son dessaisissement au bénéfice du PNAT, précisant que la sous-direction antiterroriste (SDAT) était également saisie. La police judiciaire reste elle co-saisie de l’enquête.
Regrettant la “mort et la disparition du peuple corse”, le FLNC avait revendiqué lundi 16 “actions” contre des résidences secondaires, des entreprises du bâtiment et des véhicules policiers, sans dater celles-ci.
“Ce qui tue le peuple corse, c’est la France, le système économique mondial et une partie de notre peuple qui s’en fait complice”, accusait dans ce document transmis à Corse Matin le mouvement indépendantiste clandestin, qui avait officiellement déposé les armes en 2014, au terme de quatre décennies de lutte armée marquées par plus de 4500 attentats.
Stigmatisant l’émergence d'”une forme de patriotisme bobo” inefficace, et une “France” dont l’attitude aurait “rarement été aussi méprisante et condescendante”, le FLNC se déclarait “extrêmement pessimiste” sur les discussions annoncées avec Paris et la venue attendue dans l’île, sans doute fin juillet, du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Lors d’un déplacement dans l’île de Beauté mi-mars, pour apaiser les tensions nées de l’agression en prison d’Yvan Colonna, ce militant indépendantiste condamné à la prison à perpétuité pour sa participation à l’assassinat du préfet Erignac en 1998 à Ajaccio, le ministre avait offert aux élus de l’île la perspective d’une “autonomie”.
Sur ce thème institutionnel, le FLNC a répété ses exigences lundi: “la reconnaissance officielle du peuple corse”, “une autonomie politique transitoire immédiate” et l’accession à l’autodétermination “dans un délai de 5 ans”.
Concernant la mort d’Yvan Colonna, finalement décédé le 21 mars après sa violente agression par un codétenu à la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône), le FLNC répétait également sa volonté d’obtenir “la vérité sur son assassinat”. “Mais nous savons que nous ne l’aurons jamais”, avait-il aussitôt ajouté.