Dans un communiqué publié ce lundi, le FLNC affirme qu’il ne sera pas un “spectateur passif de la mort programmée du peuple corse sur sa terre.”
“Le peuple corse meurt, il disparaît !”, a dénoncé lundi le FLNC (Front de libération nationale Corse) dans un communiqué, en revendiquant au passage 16 attentats contre des résidences secondaires, des entreprises du bâtiment ou des véhicules policiers
“Ce qui tue le peuple corse, c’est la France, le système économique mondial et une partie de notre peuple qui s’en fait complice”, accuse l’organisation clandestine, dans ce document transmis à Corse Matin.
Parmi ces complices, le texte vise notamment Femu a Corsica, le parti autonomiste de Gilles Simeoni, le président de l’exécutif corse, et “sa volonté d’hégémonie”.
Regrettant l’émergence d'”une forme de patriotisme bobo, d’autosatisfaction assumée, quel que soit le résultat obtenu”, le FLNC estime par exemple que l’élection de trois députés autonomistes corses en 2017 n’a apporté “aucune avancée tangible pour les droits nationaux” du peuple corse.
Face à une France dont l’attitude aurait “rarement été aussi méprisante et condescendante” à l’égard du peuple et des élus corses, le FLNC se déclare “extrêmement pessimiste” sur les discussions annoncées avec Paris et la venue attendue dans l’île, sans doute fin juillet, du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Lors d’un déplacement de trois jours dans l’île de Beauté mi-mars pour apaiser les tensions nées de l’agression en prison d’Yvan Colonna, Gérald Darmanin avait offert aux élus de l’île la perspective d’une “autonomie”.
Sur ce thème de l’évolution institutionnelle de la collectivité de Corse, le FLNC a répété ses exigences ce lundi: “la reconnaissance officielle du peuple corse”, “une autonomie politique transitoire immédiate” et l’accession à l’autodétermination “dans un délai de 5 ans”.
“La lutte continue”, insiste le FLNC, en précisant qu’il ne sera pas un “spectateur passif de la mort programmée du peuple corse sur sa terre”, menacé par “la colonisation de peuplement” que constitueraient les “5000 arrivants chaque année” dans l’île.
Dénonçant “la bétonisation” de l’île, les terres agricoles, “nouvel eldorado économique, (désormais) hors de prix”, ou un tourisme aujourd’hui dominé “par des groupes français”, l’organisation clandestine conclut son texte par la revendication de 16 “actions” visant deux véhicules de police, deux entreprises du bâtiment et douze résidences privées à travers l’île, dont l’incendie de 36 mobile-homes dans un camping d’Aleria.