En février dernier, une adolescente de 13 ans est morte dans l’incendie d’un immeuble à Garges-lès-Gonesse ( Val-d’Oise). L’enquête a conduit aux mises en examen de deux hommes, propriétaire et gérant d’un logement indigne, a annoncé ce jeudi le parquet de Pontoise.Le propriétaire de l’appartement insalubre, mis en examen notamment pour « homicide involontaire aggravé » et « mise en danger délibérée de la vie d’autrui », a été placé en détention provisoire, a détaillé le parquet. Le deuxième homme, chargé de ponctionner les loyers auprès des occupants, est suspecté de « soumission de plusieurs personnes vulnérables à des conditions d’hébergement indignes », a ajouté cette source.Une vingtaine d’occupants dans un appartementTout a commencé quatre mois plus tôt, quand un incendie s’est déclenché en pleine journée au troisième étage d’un immeuble de cette ville populaire, au nord de Paris. Le feu s’est propagé à des appartements voisins, avant d’être éteint par les pompiers mais lors de l’évacuation, le corps sans vie de la jeune fille, vivant au 8e étage, a été retrouvé. L’autopsie a conclu que « le décès résultait de son intoxication aux fumées ayant envahi les parties communes de l’immeuble », a retracé le parquet.L’enquête préliminaire a ensuite localisé le départ de l’incendie : un appartement composé de chambres où vivaient « une vingtaine d’occupants originaires du Bangladesh », depuis au moins 2019, « tous dormant dans des lits jumeaux, à raison de quatre à six lits dans chacune des pièces de 10 m2 environ et ce moyennant le versement d’un loyer mensuel de 60 à 80 euros ». De nombreux appareils électriques – chauffages d’appoint, équipements, chargeurs – présents dans chaque chambre, étaient « reliés à une seule et même prise murale et localisés sous les matelas inflammables ».« Ces conditions d’hébergement caractérisaient des conditions de suroccupation et ce faisant, d’habitat indigne », également « à l’origine de l’incendie mortel », a considéré le parquet. « La lutte contre l’hébergement indigne constitue une priorité d’action pour les services d’enquête et le parquet de Pontoise, plusieurs communes étant largement concernées par ce problème d’hébergement contraire à la dignité humaine », a-t-il souligné.BordeauxBordeaux : « C’est pas normal de vivre comme ça, pour personne », témoigne une mère de famille qui vit dans 7m2 avec trois enfantsJusticeMarseille : Un ancien notaire lourdement condamné dans un dossier d’habitat indigne