La série noire commence à provoquer de la colère sur l’île. Dans la nuit de vendredi à samedi, deux monuments aux morts ont été dégradés dans deux communes de la Martinique, selon la gendarmerie, les neuvième et dixième depuis le 1er janvier 2022. « Il y a une sérialité », confirme le général William Vaquette, commandant de la gendarmerie de Martinique, qui indique avoir monté une cellule d’enquête pour résoudre cette affaire. Les plaques de marbres de ces édifices, situés sur les communes de Sainte-Marie et du Lorrain, ont été brisées et jetées au sol. Selon la gendarmerie, il s’agit du même mode opératoire observé sur les précédents actes de vandalisme, dans au moins 8 autres communes de l’île.Dans un communiqué, le préfet de la Martinique, Stanislas Cazelles, exprime « son indignation » face à ces nouvelles destructions, et « condamne fermement ces actes lâches et scandaleux commis depuis plusieurs mois dans les communes de l’île qui portent atteinte à la mémoire des personnes décédées, de leur famille et de leur sacrifice ». Des financements de la préfecture seront mis à disposition des communes qui feront la demande, « afin de restaurer ces lieux de mémoire et de patrimoine », ajoute-t-il.Des dégradations en lien avec l’esclavage ?« Je pense que c’est un problème qui doit interpeller les élus de la Martinique et plus largement même de la France », déclare Bruno Nestor-Azérot, le maire de Sainte-Marie. « C’est un symbole fort qui est bafoué, et on ne peut pas rester en silence », estime l’élu, qui demande à l’Etat d’intervenir et de mettre un terme à ces dégradations.Selon la gendarmerie, les maires des 34 communes de Martinique ont été sensibilisés, et certains auraient pris des dispositions pour surveiller les monuments aux morts. Entre 2020 et 2021, la Martinique avait déjà connu des actes de vandalisme envers des statues, déboulonnées, en raison de leur lien avec l’esclavage avaient indiqué les militants sur leurs réseaux sociaux.SantéMartinique : Manifestation pour dénoncer l’absence de sanctions dans le dossier du chlordéconeDes tags homophobes sur un passage piéton arc-en-ciel dans le Morbihan