Les enquêteurs de la police judiciaire de Rennes y voient plus clair. Trois semaines après les tirs d’arme à feu qui avaient retenti dans un bus du Star le lundi de Pentecôte, les policiers ont procédé à l’interpellation de sept personnes, dont une a été laissée libre. Grâce aux images de vidéosurveillance du bus qui était stationné place de la République, ils ont mieux compris ce qu’il s’était passé. Ce jour-là, un mineur de 15 ans avait été blessé par balles à la main. D’après le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc, la victime était en fait celle qui était armée. Il aurait utilisé son arme à trois reprises « se blessant à cette occasion ».Plusieurs personnes avaient été vues en train de monter dans le bus quelques instants avant les tirs. Au moment des coups de feu, elles avaient pris la fuite. « Les investigations permettaient d’identifier cinq personnes parmi ces individus et mettaient en évidence que deux d’entre eux avaient été blessés par les tirs, l’un à la main et l’autre à la cuisse, sans qu’ils ne se soient manifestés auprès de la police pour signaler leurs blessures », explique le procureur. Le magistrat précise que les faits « paraissent liés à un contentieux d’ordre privé ».La préméditation retenue pour cinq d’entre euxA l’issue des gardes à vue, cinq mineurs âgés de 15 à 17 ans ont été déférés devant le parquet et seront convoqués en octobre devant le juge pour enfants. L’auteur présumé des tirs est poursuivi pour « violences avec arme avec ITT inférieure à 8 jours dans un transport en commun » et a interdiction de revenir à Rennes. Il a fait l’objet d’un placement. Les quatre autres mineurs, qui étaient visiblement montés dans le bus pour en découdre, sont poursuivis pour « violences en réunion avec préméditation » et font l’objet d’un contrôle judiciaire.Un sixième homme, tout juste majeur, a été mis en cause et sera poursuivi pour les mêmes faits. Il sera jugé en décembre devant le tribunal correctionnel. Tous les mis en cause sont déjà connus de la justice.Alors que les syndicats de Keolis dénoncent une montée de la violence dans les bus ces derniers mois, le parquet de Rennes a annoncé avoir « approfondi le partenariat » avec la société de transport en commun « afin de travailler à la sécurité des usagers du réseau et des personnels ».SociétéDes policiers visés par une rafale d’arme automatique à Rennes« On n’a jamais vu ça ici »… La violence a-t-elle franchi un cap à Rennes ?