Couvrant l’évacuation de la ville de Severodonetsk (Est de l’Ukraine), bombardée par les forces russes depuis plusieurs semaines, le jeune journaliste Frédéric Leclerc-Imhoff a perdu la vie ce lundi 30 mai après avoir reçu un éclat d’obus mortel dans le cou.
Il est le deuxième journaliste français mort en Ukraine. Après le décès du caméraman français Pierre Zakrzewski, le 14 mars dernier près de Kiev, la France a de nouveau été endeuillée ce lundi avec la mort d’un jeune journaliste reporter d’images de 32 ans travaillant pour BFMTV depuis 2015.
Présent depuis quelques jours en périphérie de Severodonetsk, pour témoigner de la violence des bombardements russes dans cette ville de l’Est de l’Ukraine, Frédéric Leclerc-Imhoff a été tué lors d’une opération d’évacuation alors même qu’il se trouvait dans un véhicule blindé.
«Aujourd’hui, nos véhicules d’évacuation allaient récupérer 10 personnes dans la zone et ont essuyé des tirs ennemis. Des traces d’éclats d’obus ont percé le blindage et le journaliste français accrédité, qui recueillait des informations sur l’évacuation, a été mortellement blessé au cou», a expliqué Serhiy Gaidai, le gouverneur régional de Lougansk (Ukraine) dans le Donbass, sur Telegram.
UN HOMMAGE D’EMMANUEL MACRON ET D’ELISABETH BORNE
Le président de la République Emmanuel Macron a confirmé le décès du jeune journaliste sur Twitter, avant de lui rendre hommage.
«Je partage la peine de la famille, des proches et des confrères de Frédéric Leclerc-Imhoff, à qui j’adresse mes condoléances. A celles et ceux qui assurent sur les théâtres d’opérations la difficile mission d’informer, je veux redire mon soutien inconditionnel de la France», a affirmé le chef de l’Etat.
La Première ministre Elisabeth Borne a également rendu hommage aux proches du défunt.
«C’est avec une immense tristesse que j’apprends le décès de Frédéric Leclerc-Imhoff en Ukraine, tué en exerçant son métier. Mes sincères condoléances à ses proches, à la rédaction de BFMTV et à tous les journalistes. Nous sommes à vos côtés», a expliqué sur Twitter celle qui a succédé à Jean Castex à Matignon.
Dénonçant dans un communiqué une mort «profondément choquante», la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna a exigé «une enquête transparente dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame».
«La France réaffirme son engagement constant et déterminé, partout dans le monde, en faveur de la liberté de la presse et de la protection des journalistes et de tous ceux dont l’expression contribue à une information libre et au débat public», a réaffirmé la représentante du quai d’Orsay.
Le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé ce lundi l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre après la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff. «L’enquête est ouverte des chefs d’atteinte volontaire à la vie d’une personne protégée par le droit international des conflits armés, attaques délibérées contre des personnes qui ne prennent pas part directement aux conflits et attaques délibérées contre le personnel et les véhicules employés dans le cadre d’une mission d’aide humanitaire», a expliqué le parquet.
Ce nouveau décès a porté à 15 le nombre de journalistes tués en Ukraine depuis le début de l’invasion de la Russie le 24 février dernier.