Le mouvement des « gilets jaunes » a profondément marqué l’imaginaire politique et social du pays. Né sur les réseaux sociaux de façon largement spontanée, ce mouvement de protestation contre l’augmentation du prix des carburants s’est matérialisé dans la rue et sur les ronds-points fin 2018. Les revendications des « gilets jaunes » se sont rapidement étendues à d’autres sujets, sans pour autant se cristalliser en un projet politique défini susceptible de fédérer l’intégralité du mouvement.
Les conclusions d’un d’un sondage de décembre 2018 conduit par l’Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès et Conspiracy Watch sur un panel représentatif de la population de 1760 personnes vient d’être renud public.
Les analyses, récemment publiées dans l’International Review of Social Psychology, font apparaître que le fait de se dire membre des « gilets jaunes » est statistiquement corrélé avec le fait de déclarer :
des niveaux d’études et de revenus plus faibles que la moyenne
des fins de mois plus difficiles et des départs en vacances plus rares
une plus forte dépendance à la voiture
un attachement moindre à la démocratie
une confiance moindre dans les institutions et les médias
le sentiment d’avoir moins bien réussi sa vie
une vision plus pessimiste du futur et plus nostalgique du passé
une utilisation plus fréquente des réseaux sociaux et de YouTube pour s’informer
une sensibilité plus marquée aux croyances paranormales
une sensibilité plus marquée au complotisme : positionnement plus élevé sur « l’échelle de complotisme » et adhésion plus forte aux 10 théories du complot testées
Politiquement, l’extrême gauche et, davantage encore, l’extrême droite sont surreprésentées chez les personnes qui se disent membres des « gilets jaunes ».