Victime d’une usurpation d’identité en mars 2021, un infirmier de Roubaix, dans le nord de la France vit un enfer. Il raconte son histoire à nos confrères de La Voix du Nord.
Depuis plusieurs semaines, il est directement saisi sur son salaire pour rembourser des PV et infractions qu’il n’a pas commis…
Infirmier à l’hôpital, Loïc a été convoqué en mai 2021 par le commissariat de Roubaix, puis celui de Lille, pour l’achat de deux véhicules neufs sur Roncq qui n’ont pas été payés. « Je n’ai jamais fait ces achats. La carte d’identité et la facture d’électricité qui ont été transmises par les malfaiteurs ne correspondent pas à mes propres papiers que j’ai présentés aux auditions », explique-t-il à nos confrères français de La Voix du Nord.
Seules les fiches de paie présentaient une ressemblance troublante : « Ce sont les mêmes salaires, nom, matricule, mais pas la même adresse. Je pense que ce sont ces documents qui leur ont servi d’appui pour créer cette fausse identité . »
Loïc a décidé de déposer plainte pour usurpation d’identité. Il a appris lors de ces mêmes auditions qu’un premier véhicule a été saisi, un véhicule dont il n’a pas été reconnu propriétaire. Aucune infraction n’a été commise avec celui-ci. Le second véhicule, lui, n’a pas été retrouvé.
Quatorze contraventions à son nom
L’infirmier a repris le cours de sa vie sans avoir davantage de nouvelles jusqu’au 19 mars. « Le soir, je mange au restaurant avec mes parents. Je voulais leur faire un virement, mais ma banque m’indique qu’il n’y a pas suffisamment d’argent sur mon compte. Le lendemain, je l’appelle et elle m’explique que je suis désormais saisi directement sur mon compte pour des contraventions non payées. »
En tout, quatorze contraventions sont à son nom, toutes pour des infractions localisées à Marseille par un véhicule dont il n’est pas propriétaire. « Le lundi, je devais reprendre le travail, mais j’étais dans un tel état à 7h30 qu’on m’a relayé pour que je puisse me rendre au commissariat et contacter les services du Trésor public. J’ai dû passer une cinquantaine d’appels dans la journée, sans réussir à avoir un interlocuteur. »
« On m’a volé ma vie »
S’en est suivi un véritable cauchemar : « Depuis, je n’ai pas arrêté. J’ai passé mon temps à envoyer des courriers, passer des appels. Je ne dormais plus, alors que j’ai un poste à responsabilité. J’ai toujours travaillé honnêtement, et à la fin du mois, je me suis retrouvé à ne plus pouvoir payer mes factures, mon essence, mes courses, et encore moins avoir des loisirs, car le Trésor public ne me laissait que 565 euros par mois pour vivre. »
À chaque nouveau prélèvement, il écopait aussi d’un retrait de trois points sur le permis. « Je veux dénoncer ce vide. On m’a volé ma vie, mon état civil, mais il m’a fallu du temps pour savoir enfin vers qui me tourner pour me faire entendre. »
Heureusement, son acharnement a commencé à porter ses fruits. « J’ai enfin eu un retour du Trésor public de Marseille, toutes mes contraventions liées à un mauvais stationnement viennent d’être annulées, mais il me reste encore à contacter le centre national de traitement des infractions de Rennes pour pouvoir annuler les autres. »
Le bout du tunnel semble donc enfin se dessiner pour Loïc après un mois de stress et d’angoisse.