Les femmes enceintes devraient se faire vacciner contre la coqueluche à partir du second trimestre de grossesse, afin que leur nouveau-né soit protégé dès l’accouchement, ont estimé les autorités sanitaires françaises, rejoignant ainsi les préconisations de nombreux autres pays.
“La Haute autorité de santé (HAS) recommande de vacciner les femmes enceintes contre la coqueluche afin de protéger le nouveau-né chez qui cette maladie est particulièrement dangereuse”, a déclaré cette instance dans un communiqué.
“Cette vaccination doit être effectuée à partir du deuxième trimestre de chaque grossesse”, précise-t-elle.
Causée par une bactérie, la coqueluche est une maladie particulièrement contagieuse qui se traduit par d’importantes quintes de toux pendant plusieurs semaines. Chez la majorité des malades, elle n’est pas grave mais peut causer des complications parfois mortelles chez les plus petits.
Depuis 2013, un millier d’enfants de moins d’un an sont ainsi passés à l’hôpital en France à cause de la coqueluche et quelques décès sont enregistrés chaque année, même si leur nombre est sans commune mesure avec ceux enregistrés dans les pays en voie de développement, où la vaccination est moins fréquente.
Jusqu’alors, les autorités sanitaires françaises ne recommandaient que de vacciner directement les tout petits et non les femmes enceintes.
Or, de nombreux autres pays, dont le Royaume-Uni et les Etats-Unis, encouragent une telle vaccination en fin de grossesse, dans l’idée de conférer à l’enfant une protection dès sa naissance.
“Les données publiées chez les femmes enceintes exposées au vaccin contre la coqueluche en cours de grossesse sont très nombreuses et rassurantes, et concernent en particulier le 2e et le 3e trimestre”, constate notamment sur son site le Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT), un organisme qui veille aux risques pour le foetus de médicaments pris en cours de grossesse.
La Haute autorité de santé s’aligne donc sur ces préconisations, constatant que les données britanniques témoignent de l’efficacité d’une telle vaccination pour éviter les hospitalisations chez les nourrissons.
L’autorité faisait déjà une exception depuis 2018 pour le territoire de Mayotte, où elle recommandait la vaccination aux femmes enceintes afin de juguler une épidémie locale de coqueluche.
Elle étend donc désormais cette recommandation à toute la France, jugeant en outre nécessaire de répéter la vaccination à chaque grossesse en raison de la durée limitée d’efficacité des vaccins anti-coqueluche.