Le policier mis en examen dans l’enquête sur l’éborgnement en janvier 2019 de Jérôme Rodrigues, l’une des figures des «gilets jaunes», a été sanctionné début mars d’une exclusion ferme de cinq jours. Le fonctionnaire, membre d’une compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI) de la préfecture de police (PP), est soupçonné d’avoir lancé une grenade à main de désencerclement (GMD) dont un éclat a causé la perte de l’œil droit du Gilet jaune lors de la manifestation le 26 janvier 2019 à Paris.
Il s’est vu infliger le 3 mars dernier une exclusion temporaire de fonctions de 15 jours dont dix avec sursis, selon son avocat Me Sébastien Journé. La sanction porte sur un usage non conforme de la grenade, selon une source proche du dossier. Le conseil de discipline d’avril 2021 n’avait pas formulé de proposition de sanction, selon Me Journé, qui a annoncé son intention de saisir le tribunal administratif pour contester cette décision.
Me Journé a affirmé avoir «identifié» depuis «sur certaines vidéos des éléments extrêmement convaincants montrant qu’il y avait deux manifestations d’hostilité», parmi lesquels un projectile, à l’encontre du groupe de policiers dans lequel se trouvait son client, justifiant selon lui un tir de grenade.
«Ces éléments ont été transmis le 3 mars au juge d’instruction. Nous avons donc fait un recours gracieux auprès du ministère de l’Intérieur pour que cette sanction soit annulée», a-t-il précisé.
L’exclusion temporaire, finalement décidée par Beauvau, est une sanction dite du deuxième groupe au sein de la fonction publique.
Pendant la période d’exclusion, le fonctionnaire est exclu du service et ne perçoit aucune rémunération. La mention de la sanction s’efface du dossier administratif de l’agent au bout de dix ans, si aucune nouvelle faute n’a été commise entretemps.