L’annonce samedi par Vladimir Poutine de la « mise en alerte » des forces de dissuasion russe , dont l’arsenal nucléaire, a ravivé une doctrine qui date de la guerre froide : l’équilibre de la terreur. Emmanuel Macron définissait la dissuasion nucléaire à la française en février 2020 à l’École de guerre : « C’est bien la possibilité de dommages inacceptables pour un adversaire potentiel qui, sans même que la menace en soit proférée, restreint la violence effective. »
La France s’appuie ainsi sur un arsenal qui compte 290 têtes nucléaires selon la Federation of American Scientists (contre plus de 6 000 pour la Russie). Le budget du maintien de la force de frappe nucléaire constituait 22,8 % du budget de la Défense en 2019. Cet arsenal s’articule autour de trois pôles, depuis 1996 et l’abandon des missiles sol-sol : la Force océanique stratégique (FOST), les Forces aériennes stratégiques (FAS) et la Force aéronavale nucléaire (FANu). La FOST, c’est quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, qui peuvent chacun emporter 16 missiles mer-sol M51. Chacun de ces missiles a la puissance de 1 000 Hiroshima. Deux escadrons de chasse, un escadron de transformation et un escadron de soutien forment les forces aériennes stratégiques, ce qui correspond à une cinquantaine d’avions de chasse Rafale B.
Une trentaine d’autres Rafales, les Rafale Marine, constituent avec le porte-avions Charles de Gaulle la FANu.*