Alors que la Chine a déjà adopté le test anal dans sa politique “zéro Covid” sur son territoire, cette méthode est-elle en effet plus efficace ?
Les Jeux Olympiques de Pékin se rapprochent, et la Chine ne veut prendre aucun risque avant le 4 février 2022. Un premier cas de variant Omicron a été détecté dans la ville mi-janvier avaient annoncé les autorités chinoises, qui ont alors dégainé leur atout ultime pour détecter le virus… le test anal.
D’après le journal Newsweek, au moins 27 tests anaux ont été administrés dans la zone habitée où se trouve la femme qui a contracté le variant Omicron. Ce qui n’est pas une nouveauté, la Chine effectue ce type de dépistage depuis 2020.
Un rapport publié en 2021 par le Dr Li Tongzeng, de l’hôpital de You’an à Pékin, signalait que les prélèvements anaux étaient plus efficaces pour détecter les infections chez les personnes asymptomatiques, ou chez les personnes qui contractaient des symptômes bénins.
Une méthode plus qu’inconfortable mais qui permettrait des résultats plus précis. “Ce que nous avons découvert, c’est que chez certains patients infectés, le coronavirus survit plus longtemps dans leur tube digestif ou leurs excréments que dans leurs voies respiratoires”, avait relevé le Dr Li Tongzeng.
Il s’agirait également d’un moyen de détecter la souche BA.2, un sous-variant d’Omicron plus difficile à détecter et qui fait déjà son chemin aux quatre coins du monde, notamment en Europe.
Dans tous les cas, la Chine est aujourd’hui dans une politique “zéro Covid” et impose le test rectal à des voyageurs qui reviennent de l’étranger.
Peut-on concevoir ce genre de test en France ? Le journal La Voix du Nord s’était déjà penché sur la question en février 2021.
Le ministère de la Santé avait été interrogé, et avait assuré que cette solution n’était pas d’actualité : “Une méta-analyse récente montre une sensibilité de ces tests de 24 %. Cette modalité de dépistage est donc beaucoup moins sensible que celles déjà utilisées. Si la France n’a pas recours à cette méthode, l’excrétion digestive du virus est en revanche exploitée à travers la recherche de virus dans les eaux usées, reflet de la circulation virale dans une population”.
Presque un an plus tard, rien n’indique la France se tourne vers les dépistages anaux. En Espagne, les tests rectaux sont déjà utilisés mais uniquement pour des patients incubés en condition critique, et qui ne peuvent donc pas recevoir de tests PCR nasaux. Ils sont utilisés dans les hôpitaux en Galice pour l’instant.