Depuis plusieurs semaines, une infox aux relents transphobes vise Brigitte Macron et circule massivement sur les réseaux sociaux, relayée notamment par la sphère complotiste et covido-sceptique.
Mêlant anti-macronisme virulent, idéologie d’extrême-droite et relents transphobes, une infox mettant en doute l’identité de genre de Brigitte Macron se répand à grande vitesse sur les réseaux sociaux, conduisant la Première dame à préparer une riposte judiciaire.
Selon son avocat joint par l’AFP, Brigitte Macron a ainsi l’intention de saisir la justice et envisage notamment le dépôt d’une plainte. “Elle a décidé d’engager des procédures, c’est en cours”, a déclaré Me Jean Ennochi, sans donner plus de précisions.
Depuis plusieurs mois, des messages essaiment sur les réseaux sociaux pour clamer que Brigitte Macron, née Trogneux, serait en réalité une femme transgenre dont le prénom de naissance était Jean-Michel.
Un vaste complot serait à l’œuvre pour masquer ce changement d’état civil, à en croire cette fausse information qui se décline également en accusations, plus graves, de pédocriminalité portées contre la Première dame.
Cette infox, qui fait aujourd’hui irruption en pleine campagne présidentielle, a d’abord circulé à très bas bruit. On en retrouve une toute première trace début mars sur Facebook sous la plume d’une certaine “Natacha Rey”, qui figure parmi ses principaux propagateurs. La page de ce cette “journaliste” fourmille de thèses conspirationnistes et de diatribes contre la “dictature sanitaire”.
Ses nombreuses publications sur cette infox, mêlant photos de famille et supposés documents d’état civil, restent alors confidentielles même si de premiers internautes s’en saisissent pour décréter que Brigitte Macron serait un “transgenre pédo-criminel sataniste”, un vocable qui fait écho à la mouvance conspirationniste QAnon selon laquelle le monde serait dirigé en sous-main par une élite pédocriminelle.
Ce n’est pas la première fois que le couple Macron est visé par des rumeurs entremêlant genre et orientation sexuelle. Au moment de la campagne présidentielle de 2017, Emmanuel Macron avait dû démentir des allégations sur sa prétendue homosexualité et une supposée liaison avec l’ancien PDG de Radio France Mathieu Gallet.
Les infox à caractère transphobe ne constituent par ailleurs pas un phénomène nouveau. Plusieurs femmes politiques en ont déjà fait les frais comme l’ex-Première dame des Etats-Unis Michelle Obama, l’actuelle vice-présidente américaine Kamala Harris ou la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern.
Les stratégies déployées pour propager ces rumeurs ne varient guère : interprétation trompeuse sur la base de photos zoomées sur différentes parties du corps, invention d’une histoire cachée et d’un “alter ego” masculin.