La garde à vue de la nouvelle compagne de Cédric Jubillar est prolongée de 24h annonce Cnews.
Agée de 44 ans, elle a été interpellée hier à son domicile près d’Albi, situé à 5 km de Cagnac-les-Mines, le village où vivaient Delphine et Cédric Jubillar avec leurs deux enfants. Elle avait déjà été entendue comme témoin, en juin. Une perquisition a ensuite été menée par les gendarmes dans la maison où elle vit avec son fils, dans l’agglomération d’Albi.
L’enquête sur la disparition de Delphine Jubillar, il y a un an jour pour jour, a connu mercredi un rebondissement avec l’interpellation de la compagne de Cédric Jubillar, le principal suspect. Employée d’une entreprise de logistique, cette femme est entendue depuis 07H00 sur commission rogatoire des juges d’instruction pour “recel de cadavre”, à la gendarmerie de Gaillac, dans le Tarn, selon une source proche de l’enquête.
Il y a plusieurs mois, elle avait indiqué à un correspondant de l’AFP avoir rencontré Cédric Jubillar en avril, lors d’une battue de recherche d’indices sur la disparition de Delphine Jubillar. Ils avaient eu une liaison jusqu’au 16 juin, date de l’interpellation du principal suspect dans cette affaire. Depuis, ils correspondent par lettres, chaque semaine. – Liaison polémique – Cédric Jubillar avait révélé leur liaison en postant une photo d’eux sur son compte Facebook.
Elle avait choqué nombre de proches de la disparue. Delphine Jubillal, infirmière de 33 ans et son mari, peintre-plaquiste intérimaire, étaient en instance de divorce fin 2020. Delphine projetait de refaire sa vie avec un homme vivant à Montauban, dans le département voisin de Haute-Garonne, en instance de séparation lui-aussi.
Le mari de l’infirmière avait alors du mal à se faire à l’idée de cette séparation, selon des sources judiciaires. Il avait appris juste avant la disparition de son épouse qu’elle avait un amant. Delphine Jubillar a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.
Les gendarmes de la section de recherche et les magistrates en charge de l’instruction, soupçonnent immédiatement le mari, dernière personne à l’avoir vue dans leur maison, et qui a signalé sa disparition le 16 à l’aube.
Il a été mis en examen pour homicide volontaire et écroué à la maison d’arrêt de Seysses, près de Toulouse, le 18 juin. Les enquêteurs le soupçonnent d’avoir tué sa femme, puis d’avoir fait disparaître le corps. La compagne du suspect s’est fréquemment exprimée dans les médias, balayant toute hypothèse menant à sa culpabilité, s’étonnant d’un “acharnement” judiciaire et médiatique contre lui. Elle le décrit comme une “personne douce, aimante, attachante”. C’est la 4e personne placée en garde à vue dans cette affaire.
La mère et le beau-père de Cédric Jubillar avaient été entendus par les gendarmes, en juin, pendant la garde à vue du mari. Cédric Jubillar dit et répète qu’il est innocent.
En l’absence de preuves matérielles, ses avocats affirment que rien ne justifie le maintien en détention de leur client, estimant que les enquêteurs ne disposent d’aucun élément tangible prouvant sa culpabilité.
Détenu à l’isolement depuis sa mise en examen pour meurtre voici six mois, il a présenté le 7 décembre une nouvelle demande de remise en liberté, après plusieurs tentatives vaines.
Dans cette enquête sans corps, ni aveux, ni preuves irréfutables, les gendarmes de la section de recherches de Toulouse ont entendu plus de 200 personnes, notamment les possesseurs de tous les téléphones qui ont borné dans les environs au moment de la disparition. Ils pensent détenir un faisceau d’indices suffisants pour mettre en cause Cédric Jubillar.