Après que son compagnon et ancien entraîneur Alain Schmitt a été relaxé mardi par le tribunal correctionnel de Bobigny, la judokate Margaux Pinot a investi les réseaux sociaux pour faire valoir sa version des faits. L’entraîneur avait été arrêté dimanche, vers 2 heures du matin et placé en garde à vue pour des suspicions de violences conjugales survenues dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 novembre au domicile de l’athlète, au Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis.
Sur ses réseaux sociaux (Instagram et Twitter), la judokate a posté ce mercredi 1er décembre une photo d’elle après les faits (attention, les images peuvent choquer). On la voit le visage tuméfié et plein de coups.
Dans la publication qui accompagne la photo, elle y décrit sa nuit du 27 au 28 novembre. “J’ai été insultée, rouée de coups de poings, ma tête a été frappée au sol à plusieurs reprises. Et finalement étranglée.”
“J’ai cru mourir, j’ai réussi à m’enfuir pour me réfugier chez mes voisins qui ont immédiatement appelé la police”, poursuit-elle. Margaux Pinot donne également des informations sur son état. “J’ai plusieurs blessures dont une fracture au nez et 10 jours d’Interruption temporaire de travail.”
Cette relaxe a suscité un vent d’indignation parmi les coéquipiers en équipe de France de Margaux Pinot, à l’image de Clarisse Agbégnénou qui s’est dite “choquée” par la décision de justice : “Je n’ai pas les mots pour exprimer tout ce qui se passe dans ma tête et mon corps en tant que femme face à ce que ma coéquipière Margaux Pinot a subi”, a tweeté la porte-drapeau de la délégation française aux Jeux olympiques de Tokyo.
“Nous sommes tous profondément touchés par ce que vient de subir notre coéquipière Margaux Pinot”, a abondé quelques minutes plus tard le triple champion olympique Teddy Riner. Même son de cloche à la Fédération française de judo : “on a été abasourdi, on a pris un KO par la décision”, a confié son président Stéphane Nomis à l’AFP dans la soirée.
“Je ne comprends pas comment on peut dire qu’il y a une absence de preuves, a estimé le dirigeant. Je n’ai pas tout le dossier, mais quand on voit son état, j’ai du mal à comprendre que quelqu’un puisse dire absence de preuves.”
“On va bien évidemment être très, très attentifs à la décision définitive, elle va avoir notre soutien, l’opinion est avec elle, la fédération est avec elle”, a-t-il ajouté.
Arrêté en état d’ivresse quelques heures avant son départ prévu pour Israël, où il est attendu pour prendre les rênes de l’équipe nationale féminine, Alain Schmitt a nié “à 100%” les faits qui lui étaient reprochés, et a décrit, à la barre, une bagarre entre amants comme une “tornade”, à base de prises de judo et déclenchée selon lui par Margaux Pinot.
Une version appuyée par son avocat, Me Malik Behloul, précise que son client présente lui aussi un visage contusionné, avec notamment un œil au beurre noir. (Voir ci-dessous et dans la vidéo ci-dessus)