Plusieurs mois après que « l’affaire PPDA », contre l’ex-star du JT Patrick Poivre d’Arvor ait été classée sans suite, huit femmes ont accepté de témoigner, presque toutes à visage découvert, auprès de nos confrères de Libération, des abus que l’ancien présentateur de TF1 leur aurait fait subir.
En février dernier, une enquête pour viols avait été ouverte contre l’ancien présentateur vedette du journal de TF1 Patrick Poivre d’Arvor après la plainte d’une femme. En juin, l’affaire a été classée sans suite pour « prescription » ou pour « insuffisance de preuves », avait indiqué le parquet de Nanterre.
Si de son côté PPDA « récusait fermement » ces accusations, les langues se sont depuis déliées concernant le comportement de l’ancienne vedette du 20 heures.
Aujourd’hui, huit femmes, dont sept à visages découverts, prennent la parole dans Libération pour dénoncer les abus qu’elles ont subi. Les faits se seraient déroulés entre 1993 et 2008.
« Je ne l’entends pas s’approcher. Il me retourne brusquement face à lui, m’oblige à me baisser et enfonce son sexe dans ma bouche », se souvient Stéphanie Khayat, journaliste, 51 ans.
« En une poignée de secondes, sa langue était dans ma bouche, une de ses mains dans mon soutien-gorge, les doigts de l’autre dans mon sexe. La porte était ouverte. Dans les bureaux tout à côté, il y avait ses deux secrétaires et la rédactrice en chef », témoigne anonymement « Chloé », journaliste, 46 ans.
Dans leurs récits, ces huits femmes décrivent toutes le même mode opératoire et mettent en évidence la manière dont leurs histoires ont été passées sous silence et l’omerta qui régnait dans la rédaction de TF1.
« Un ami journaliste à l’époque m’a appris peu de temps après que tout le monde savait, que c’était un processus bien rodé où autrices, étudiantes, journalistes, toutes sortes de femmes étaient invitées au JT avant de passer dans son bureau. Si tout le savait, pourquoi est-ce que cela continuait ? », s’est également indignée Aude Darlet, employée dans une compagnie aérienne, 48 ans.
Niant toutes les accusations, PPDA avait fustigé une «recherche de notoriété» de la part de ses accusatrices, portant notamment plainte pour dénonciation calomnieuse contre Florence Porcel, qui a écrit un livre fiction s’inspirant de sa version des faits. Cette plainte pour dénonciation calomnieuse a également été classée sans suite par le parquet, qui a souligné «l’absence de démonstration d’une intention de nuire» de la part de Mme Porcel.