Emmanuel Macron a critiqué mardi l’idée d’une identité française « bâtie sur un rétrécissement », ou « des prénoms », visant sans le nommer le polémiste Eric Zemmour, potentiel outsider à la présidentielle de 2022, qui concurrence l’extrême droite et réclame le rejet des prénoms étrangers.
« Nous nous posons souvent dans le débat politique la question de notre identité », a dit le chef de l’Etat dans un discours à l’occasion de la visite du chantier de rénovation de la Bibliothèque nationale de France à Paris.
« Mais notre identité ne s’est jamais bâtie ni sur le rétrécissement, ni à des prénoms ni à des formes de crispation », a-t-il commenté, évoquant pour la première fois publiquement les propositions du polémiste.
Eric Zemmour, un ancien journaliste politique condamné à deux reprises pour provocation à la haine raciale, et qui ne cache pas ses ambitions présidentielles, a dit vouloir « obliger les gens à donner des prénoms français » parce qu’« appeler son enfant Mohamed, c’est coloniser la France ».
« Notre pays, notre nation a été bâtie par deux institutions, l’Etat et la langue », a poursuivi Emmanuel Macron. « Une langue dont l’épicentre aujourd’hui n’est plus sur ces rives de la Seine mais dans doute bien davantage vers le bassin du fleuve Congo », a-t-il déclaré mardi soir.
Sur la radio Europe 1 et la chaîne Cnews, l’ancien président de droite Nicolas Sarkozy (2007-2012) a lui aussi critiqué mardi soir Eric Zemmour, selon lui un « symptôme du vide » du débat politique.