Son nom est associé aux premières zones d’ombre dans le ciel de la macronie à l’Elysée. Alexandre Benalla est jugé au tribunal correctionnel de Paris à partir de ce lundi, entre autres pour son intervention virile sur des manifestants, place de la Contrescarpe, le 1er mai 2018. Le procès de l’ancien chargé de mission de l’Elysée vient de s’ouvrir à Paris en sa présence.
L’affaire Benalla avait eu l’effet d’une déflagration pour le pouvoir en place. Car outre les faits de violence en marge du défilé pour la Fête du travail, elle comprend aussi un chapitre sur de nombreux passe-droits dont aurait bénéficié celui qui était qualifié de «monsieur sécurité» d’Emmanuel Macron.
Ce qui allait être qualifié d’«affaire d’Etat» par les adversaires politiques du président a démarré en plein mois de juillet, après une vidéo diffusée par Le Monde. Sur les images, le jeune homme, âgé alors de 26 ans, était coiffé d’un casque des forces de l’ordre (et détenait également un brassard de police). Il avait interpellé avec virulence un couple qui venait de s’en prendre à des policiers en leur jetant des projectiles.
Or, ce jour-là, il ne devait avoir qu’un rôle d’observateur. Il est ainsi poursuivi pour «violences volontaires en réunion» et «immixtion sans titre dans l’exercice d’une fonction publique». Des faits qu’il aurait également commis, avec Vincent Crase (son ancien formateur et un collaborateur sécurité d’En Marche et de l’Elysée) quelques heures plus tôt, au Jardin des plantes, sur trois autres manifestants.
Suspendu 15 jours, Alexandre Benalla avait cependant gardé son bureau à l’Elysée. Après son limogeage, suite à la révélation de l’affaire dans la presse, il a également continué à utiliser deux passeports diplomatiques, pour aller en Afrique et en Israël. Ce dont il devra également répondre face au tribunal.
Il est aussi accusé d’avoir obtenu un passeport de service en produisant un faux, une lettre à en-tête du chef de cabinet de l’Elysée, dactylographiée et non-signée. De plus, il comparaîtra pour port d’arme non autorisé, après une photo prise en 2017 dans un restaurant sur laquelle il détient un pistolet alors qu’il n’en n’avait pas le droit en dehors des locaux du parti En Marche, dont il assurait la sécurité.