Le procès des attentats du 13-Novembre est entré lundi dans le vif du sujet avec le premier témoignage d’un enquêteur des services français de l’antiterrorisme, interrompu au bout de quelques minutes par le principal accusé Salah Abdeslam.
Commissaire de police, « Sdat 99 », l’identification sous laquelle il dépose, est chargé de présenter l’enquête.
Dès le début de son exposé devant la cour d’assises spéciale, Salah Abdeslam, s’est mis à hurler, sans micro, depuis le box des accusés : « c’est quand qu’on aura la parole ?! »
« Monsieur Abdeslam, si vous continuez vous allez sortir du box », le prévient alors, calmement mais fermement, le président Jean-Louis Périès. Il doit s’y reprendre à plusieurs fois avant que le Franco-marocain de 31 ans ne finisse par se taire.
L’intervention intempestive de l’accusé n’a pas perturbé l’enquêteur.
En détail, il a décrit les « défis » d’une « enquête sans précédent » avec des « constatations simultanées sur huit scènes de crime », tout en procédant « à une collecte minutieuse de toutes les traces d’indices qui peuvent être microscopiques ».
Plus de 1.000 enquêteurs ont été mis sur le pont, et confrontés à des « scènes indicibles », précise le policier, « dans un schéma de course contre la montre » et de « risque de sur-attentat ».
Son intervention, prévue sur plusieurs heures, doit être suivie des questions des avocats généraux, des avocats des parties civiles et de la défense. Mardi, il cédera la barre à la juge antiterroriste belge Isabelle Panou.