En route entre Tourcoing et Roubaix, des policiers ont eu un accident alors qu’ils se trouvaient dans une voiture sérigraphiée, vendredi soir. Une policière, passagère du véhicule, aurait «tasé» le conducteur qui serait venu percuter des voitures en stationnement.
C’est visiblement un jeu entre collègues qui aurait pu virer à la catastrophe, annoncent nos confrères de La Voix du Nord. Alors que les cellules de garde à vue de Roubaix sont actuellement en travaux, les fonctionnaires roubaisiens se rendent régulièrement jusqu’à l’hôtel de police de Tourcoing ces dernières semaines.
Et c’est manifestement dans ce cadre, mais aussi alors qu’un pot de départ se tenait à Tourcoing, que l’incident se serait produit dans la nuit de vendredi à samedi, peu après minuit.
Selon les informations de nos confrères, confirmées par le parquet de Lille, six policiers de Roubaix sont partis dans une seule voiture pour rejoindre leur commissariat. Une policière, passagère du véhicule sérigraphié, aurait visé le conducteur de la voiture avec son Taser, un pistolet à impulsion électrique (PIE).
Le chauffeur – qui n’était pas alcoolisé au moment des faits selon le parquet – aurait alors perdu le contrôle avant de venir percuter plusieurs véhicules en stationnement dans une rue de Tourcoing. Fort heureusement, il n’y a eu aucun blessé et la décharge n’a eu aucune conséquence physique sur le fonctionnaire visé.
Les policiers auraient ensuite quitté les lieux et tenté de masquer leurs délits. En vain.
«Dès lors qu’il y a un incident qui implique des policiers, il y a une double enquête, judiciaire et administrative», commente Jean-François Papineau, directeur zonal de la sécurité publique (DZSP). C’est le cas ici.»
La policière, suspectée d’avoir utilisé son arme de service en dehors de tout cadre légal, a été déférée devant le parquet de Lille. Poursuivie pour violences volontaires avec arme sans ITT et mise en danger de la vie d’autrui, elle devra s’expliquer devant la justice lors d’une audience prévue en janvier 2022.
En attendant, elle est placée sous contrôle judiciaire, avec interdiction de porter une arme. «C’est un jeu qui aurait dégénéré et c’est un dossier dans lequel je plaiderai la relaxe», défend Me Emmanuel Riglaire, conseil de la fonctionnaire impliquée.
Deux autres policiers comparaîtront à la même date pour délit de fuite et complicité de délit de fuite.