Début juillet, le corps de Simon Guermonprez, 20 ans, avait été retrouvé sur l’autoroute A27, dans le sens Lille-Bruxelles, à 500 m de chez lui, à Chéreng (France), à côté de la frontière belge. Ses proches ne comprenaient pas ce qui avait pu se passer. On en sait désormais plus les circonstances de son décès.
C’était une soirée qui devait bien se passer et qui s’est achevée par un drame, comme le racontaient nos confrères de La Voix Du Nord. Que s’était-il passé entre le moment où Simon Guermonprez était à la station de métro Triolo à Villeneuve-d’Ascq peu avant minuit et celui où son corps a été retrouvé sans vie sur l’autoroute A27, vers 1 h du matin ? Un appel à témoins avait été lancé par Carole Étienne, la procureure de Lille, pour tenter de réunir des informations et indices pour retracer le déroulement des faits.
Dans des messages postés sur Facebook, la famille de Simon Guermonprez (ses parents et ses deux sœurs) précisait à l’époque ce qu’ils savaient : leur fils avait participé à une soirée avec une trentaine de personnes à Lille. Ils avaient appris par un de ses amis que les étudiants étaient incités à boire directement à la bouteille : « Les organisateurs ont-ils conscience d’une telle ânerie même si c’est par tradition ? », écrivaient-ils. Leur fils ne buvait que très peu d’alcool et ne se droguait pas. Il était sain d’esprit et en pleine possession de ses moyens lorsqu’il a pris le métro avec un ami de sa promotion. Cet ami est descendu à la station Pont de Bois et Simon est allé jusqu’à la station suivante, Triolo. Il a alors fait appel à un Uber seul pour rentrer chez lui. Normalement, il faut une dizaine de minutes pour parcourir la distance entre la station Triolo et Chéreng. Ce n’est que plus d’une heure plus tard que son corps a été retrouvé, en dessous du pont de l’autoroute A27, à 500 mètres de chez lui. « La police enquête sur ce temps très long. Ils ont son téléphone portable pour analyse et ses affaires qui n’ont pas été dérobées », ajoutait la famille.
« Tu aurais perdu ton portable en le laissant tomber sous l’autoroute »
Depuis ce week-end, soit un mois après le drame, on en sait désormais plus sur les circonstances du décès de Simon, qui allait fêter ses 20 ans. Le jeune homme, qui venait d’être admis en deuxième année de médecine, est finalement décédé accidentellement, comme l’indique son père sur Facebook après un mois d’enquête.
« Suivant les conclusions de l’enquête, nous apprenons que tu es décédé accidentellement. Tu aurais perdu ton portable en le laissant tomber sous l’autoroute, puis tu aurais eu le réflexe d’aller le rechercher », écrit-il. Le chauffeur Uber l’avait bien déposé devant le domicile de ses parents, mais le jeune homme se serait ensuite dirigé vers l’autoroute située tout près pour prendre un selfie. C’est là qu’il aurait trouvé la mort.
« Au vu du nombre de doses ingurgitées et administrées pendant cette soirée, elles ne t’ont sans doute plus permis de raisonner comme une personne saine d’esprit, car tu es parti vers cette autoroute à 500 m de chez nous. À partir de là, plus rien ne correspond à toi, à tes habitudes et à ta personnalité. Nous avons eu la confirmation, par les enquêteurs, qu’il ne s’agit pas d’un suicide et cela confirme bien ce que nous disions depuis le début », explique le papa dans son long message. « Voulant récupérer ton téléphone et au vu de l’alcool ingurgité, tu n’étais sans doute plus en mesure d’apprécier la vitesse du camion qui t’a heurté de plein fouet ».
« Simon, tu es donc parti à cause de la bêtise humaine et espérons que ces organisateurs puissent maintenant comprendre et admettre qu’il faut immédiatement retirer ces rituels alcoolisés lors de ces soirées, qui n’ont aucun sens en 2021. Simon, tu nous as donné le meilleur de toi pendant toutes ces années et je vais maintenant à mon tour essayer de prendre le relais pour s’assurer que chaque organisateur de soirées d’intégration signe la charte Simon AVANT toute soirée », poursuit-il. Les parents de la victime réclament en effet la mise en place d’une charte des soirées d’intégration.