Une micro-algue toxique, pouvant provoquer troubles respiratoires et états grippaux, est apparue ces derniers jours sur la Côte basque, contraignant des villes du littoral à fermer dimanche leurs plages et interdire la baignade, des mesures toutefois en voie d’être levées, a-t-on appris auprès des élus.
Des analyses de l’Agence régionale de santé (ARS) ont permis d’établir lundi que l’algue est l’ostreopsis siamensis, espèce cousine mais moins toxique que l’ostreopsis ovata, connue depuis des années en Méditerranée, où elle a été par le passé à l’origine d’intoxications et de fermetures de plages.
Troubles respiratoires, picotement des yeux, toux et nausées figurent parmi les symptômes ressentis ces derniers jours par des baigneurs, surfeurs ou promeneurs. Dimanche après-midi, alertés par les maîtres-nageurs des plages, Biarritz avait pris la décision d’interdire la baignade, comme les communes voisines de Bidart et Saint-Jean-de-Luz.
“La présence de cette algue est une première à Biarritz”, a souligné lundi la mairie. Mais des cas d’infections similaires avaient déjà été signalés en septembre 2020 sur des plages d’Hendaye.
La micro-algue, fixée sur d’autres algues et des enrochements, “est décrochée par la houle et se retrouve dans l’eau, parfois en surface. La cytotoxine qu’elle contient peut aussi être transportée par le vent, dans les embruns”, explique Marc Valmassoni, chargé du programme Eau et santé de l’ONG Surfrider Foundation. Le réchauffement climatique est responsable de la prolifération de ces algues, qui se cantonnaient auparavant aux eaux tropicales”.
Des prélèvements réalisés sur toute la Côte basque, entre Anglet et Hendaye, sont en cours d’analyse. Mais “les faits signalés et les connaissances scientifiques à cette date semblent permettre une réouverture, selon les préconisations de l’ARS”, a indiqué à la presse Emmanuel Alzuri, maire de Bidart et élu en charge du littoral à l’Agglomération Pays basque, à l’issue d’une réunion avec ARS et préfecture.
A Biarritz, “toutes les plages sont rouvertes mais nous maintenons un suivi quotidien avec ARS et préfecture et n’excluons pas des fermetures au cas par cas”, a indiqué à l’AFP le directeur de cabinet de la maire, Nicolas Hénault. D’autres villes devaient rouvrir leurs plages mardi.
A priori les symptômes “sont bénins et passeraient tous seuls”, mais ils sont proches d’un état grippal, donc du Covid-19, et de ce fait source d’interrogations. “Aujourd’hui, on demande aux personnes qui ont ces symptômes d’aller d’abord se faire tester pour le Covid et, si c’est négatif, de consulter un médecin”, a souligné M. Alzuri.