Depuis ce lundi soir, votre timeline Facebook est probablement inondée de messages aux relents anti-français. C’est que de nombreux supporters ricanent des déboires de l’équipe de France. Mais les rancunes entre la Belgique et la France, bien présentes depuis l’élimination des Diables Rouges en demi-finale de la Coupe du monde 2018, remontent en fait à bien plus longtemps…
Par sa culture footballistique hors norme et son sens pointu de l’analyse, Swann Borsellino est devenu l’un des piliers du service des sports de la RTBF et d’Eleven. Mais après cette défaite surprise des Bleus face à la Suisse en huitièmes de finale de l’Euro2020, le plus français des chroniqueurs de la RTBF a laissé plusieurs messages au ton très amer sur Twitter.
En cause : une véritable overdose de messages anti-français sur les réseaux sociaux. « Je n’ai pas vocation à être ambassadeur de France à Bruxelles et surtout j’ai conscience des nombreux abus venus de mon côté du Quiévrain mais il y a un moment où il faut que ça redevienne bon enfant. On ne va pas se leurrer : les effusions de joie et autres manifestations anti-français ce soir vont pousser cette rivalité malsaine et bâtie de toute pièce à coups d’idioties à perdurer », a lancé Swann Borsellino. « Alors que j’aimerais que les Diables, Eden et sa génération en tête, gagnent l’Euro. »
Swan Borsellino n’est pas le premier représentant de l’Hexagone en Belgique à dénoncer un climat anti-français dans notre pays. Sur le plateau de « C’est pas tous les jours dimanche » le 20 juin dernier, le joueur français du RFC Liège, Jérémy Perbet, expliquait comment cette rivalité s’est amplifiée au cours des années. « Je suis arrivé il y a 13 ans en Belgique et il n’y avait pas tout ce qu’il se passe à l’heure actuelle. À ce moment-là, la France en football était au-dessus de la Belgique. L’équipe nationale belge a depuis fait des bonds en avant. Et c’est cela qui attise un peu ce genre de choses entre la France et la Belgique. »
Le joueur du RFC Liège était également choqué par le fait que des Belges supportaient systématiquement les adversaires de la France. « Ça me choque, parce qu’on n’a pas le même ressenti en France. À un moment donné, il ne faut pas se tromper de débat et être derrière son équipe nationale. »
On pourrait croire que la montée en force d’un sentiment antifrançais en Belgique remonte à la victoire des Bleus lors de la Coupe du monde 98. Mais pour l’historien de l’ULiège Français Balace, cette rivalité France-Belgique remonte à bien plus loin…