Une météo difficile peut avoir de terribles conséquences sur la route. Il faut redoubler de vigilance et la tragique histoire de Nadia est là pour nous le rappeler.
Le 3 avril 2018, un terrible orage fait rage sur l’Aisne en France. Sur la route, Nadia n’est pas rassurée par ces conditions difficiles. D’autant qu’à l’arrière de son monospace se trouvent ses trois enfants : Lila (3 ans et demi), Adélaïde (26 mois) et son nouveau-né Isaac (un mois). Les précipitations sont abondantes, la visibilité est réduite et alors qu’elle entame les derniers mètres la séparant de son domicile, la maman voit débouler, dans un virage, une Maserati noire.
Cette soirée de l’horreur, Nadia l’avait raconté au Parisien et dans son livre, « Elles s’aimaient très très fort », juste avant l’ouverture du procès du conducteur de la voiture de sport. Car la collision entre son monospace et la Maserati était inévitable… « Le temps que je réalise, la voiture était déjà encastrée dans la mienne ». La collision frontale est d’une rare violence… tout comme les conséquences.
Après avoir brièvement perdu connaissance, la maman est réveillée par les cris d’Isaac. Il est cependant le seul à pleurer, ses deux sœurs restent silencieuses. « Vous comprenez tout de suite quand quelqu’un est en arrêt cardio-respiratoire. Son teint devient bleu », confiait Nadia. Les secours arrivent sur place et la petite Adélaïde est héliportée vers l’hôpital le plus proche.
« Je suis morte avec mes filles »
Pour Lila, l’espoir n’existe déjà plus même si l’annonce n’est pas faite sur le moment pour préserver la maman en raison de son état de santé. La fillette de trois ans est évacuée en ambulance. « Au fond de moi, je le savais. Ce n’était pas normal, vu son état, qu’elle ne soit pas héliportée ». Adélaïde se battra mais perdra son combat le lendemain.
« Elles ont été victimes du coup du lapin. À leur âge, les muscles du cou ne sont pas assez puissants pour résister à un choc aussi violent ». Le petit Isaac sort lui de l’accident avec un traumatisme crânien et une facture du fémur gauche. « C’est un miraculé. La chance qu’il a eue, c’est qu’il n’avait qu’un mois. À cet âge, le cerveau est plastique », confie une ex-sophrologue au Parisien.
L’accident, lui, laissera des séquelles mentales à Nadia. Sans ses filles, la jeune maman sombre et finit, un après-midi, par avaler une quantité massive de médicaments. « Je me suis réveillée dans une chambre d’hôpital, la bouche charbonneuse. C’est ce jour-là que j’ai décidé de me battre. Pour Isaac, qui tient le coup, lui, sans se plaindre. Je suis morte avec mes filles, mais je dois désormais reconstruire une vie parallèle, pour lui », racontait-elle.
En 2019, le conducteur de la Maserati, impliqué dans la mort de deux fillettes, a été condamné jeudi à cinq ans de prison, dont trois ferme, par le tribunal correctionnel de Laon (Aisne). « C’est un signal fort donné par les magistrats aux victimes de violence et délinquance routières », s’était félicité Philippe Courtois, l’avocat des parties civiles. « Le tribunal a condamné son comportement routier, car l’homme a été sanctionné pour des délits de vitesse dans son passé et n’en a tiré aucune conséquence. »