L’homme qui a giflé le président Emmanuel Macron, mardi dans la Drôme, est un fan d’histoire médiévale qui suit l’extrême droite royaliste sur les réseaux sociaux, mais il est décrit comme apolitique et non violent dans sa région d’origine. Damien Tarel, 28 ans, arrêté à Tain-L’Hermitage, habite Saint-Vallier, dans la Drôme, au nord de Valence, adepte des jeux de rôle médiévaux Il y a fondé deux associations dans les arts martiaux historiques européens — une pratique de combats « tombés dans l’oubli » qui compte 1500 pratiquants en France — et les jeux de plateau à figurines.
Il y côtoie son ami Arthur C., 28 ans, arrêté à ses côtés après avoir filmé l’agression du chef de l’État. Rencontré par l’AFP mardi soir à Saint-Vallier, Loïc Dauriac, 36 ans, est un ami des deux hommes-le second est le parrain de sa fille. Il se trouvait d’ailleurs avec eux avant le passage de M. Macron.
Sur YouTube, Damien Tarel est abonné à plusieurs chaînes d’extrême droite, comme celle d’Henry de Lesquen, condamné en 2018 pour provocation à la haine et contestation de crime contre l’humanité ; ou royalistes comme celle du Cercle Richelieu.
Sa page Facebook indique qu’il « aime » celle du groupe Action Française Lyon, parmi d’autres des mêmes mouvances.
Interrogé sur ces fréquentations en ligne, Loïc Dauriac répond qu’il n’est « pas surpris » car son ami « est de nature curieuse ». Mais « il n’a pas ces idées-là ». « Il est contre les royalistes. Pour lui, ils ont des idées à la con », assure-t-il.
Pourquoi, dès lors, avoir prononcé leur cri de guerre, « Montjoie Saint-Denis », en s’en prenant au président ?
Pour M. Dauriac, il ne faut pas y voir une référence royaliste, mais plutôt une allusion au film Les Visiteurs : en bon « médiéviste », il aurait pu tout aussi bien lancer une réplique de la série télévisée Kaamelott.
Selon lui, Damien Tarel vit de petits boulots d’intérim après avoir entamé, sans les achever, des études de thanatologue.
Ses deux associations visent à faire vivre la commune et son histoire, « assez riche avec Diane de Poitiers » (qui fut comtesse de Saint-Vallier), à « défendre la belle image de la France ».
Et d’expliquer le geste du jour par des rancœurs contre un discours de M. Macron, en 2017, sur la diversité de la culture française ; par les difficultés « à joindre les deux bouts » ; par le « gros ras-le-bol » face à un président « qui ne nous écoute pas ». « Ces gens-là, ça fait des années qu’ils n’ont pas voté », conclut M. Dauriac au sujet des mis en cause.