Initialement limité aux mois de 65 ans, « Astra » devient réservé en France aux… plus de 55 ans. Et il ne retrouvera plus jamais les niveaux atteints avant la mi-mars. La courbe, également impactée par les jours fériés, ne cesse de chuter au fil du temps. A peine 2000 personnes en reçoivent aujourd’hui une première dose chaque jour (en moyenne sur la semaine écoulée), contre 100 000 mi-mars. Jean Castex a beau évoquer fin avril une « petite reprise », c’est surtout que « la baisse est moins forte », explicite son entourage.
« Défiance » : le mot est lâché par tous les médecins et les élus. « Déjà qu’il n’avait pas bonne presse et qu’il est moins efficace contre les variants, les thromboses ont été le coup de grâce », tonne François Bricaire, membre de l’Académie de médecine, qui vaccine tous les matins à l’Hôtel-Dieu. Sur cette même période de trois mois, le mastodonte Pfizer est passé de moins de 100 000 à 300 000.
Au 27 mai, 47 cas de thrombose dite « atypique » suite à une vaccination avec AstraZeneca ont été recensés en France, sur près de 5 millions d’injections. Un peu plus de 4 millions de Français ont reçu ce produit dans le bras, le plus souvent une seule dose pour le moment, soit 15 % des 28 millions d’habitants ayant eu au moins une injection. Ce taux varie selon les départements : on a par exemple très peu vacciné avec AstraZeneca en Corse, mais davantage sur la côte Ouest. L’île de Beauté est la région qui compte la plus grosse proportion de personnes très âgées, exclues durant les premières semaines.