Un habitant de Lyon a écopé de 17 ans de prison pour le meurtre de sa femme, en 2018, à la Croix-Rousse. La cour a également condamné Pierre-Olivier Labastida, qui est resté impassible à l’énoncé du verdict, à une interdiction de port d’arme pour une durée de quinze ans, et une peine de cinq ans d’inéligibilité.
“Il y a eu une volonté homicide, animée par la colère”, a assuré plus tôt l’avocat général Philippe de Monjour, qui avait requis une peine de 18 ans de réclusion, en demandant au jury de ne pas suivre la thèse de l’accusé. Ce dernier invoque des violences sans intention de donner la mort, survenues lors d’une dispute.
Le 11 août 2018, dans le quartier de la Croix-Rousse, le corps de Jessica Astorga Carballo, 26 ans, était retrouvé au petit matin dans une mare de sang à l’aplomb de l’appartement conjugal.
Ancien toxicomane, le jeune mari avait tenté de maquiller la scène en suicide, affirmant aux policiers que son épouse s’était volontairement jetée par la fenêtre du troisième étage.
Une version qu’il avait changée 48 heures plus tard au commissariat où il s’était rendu, avouant une dispute dans la nuit avec la victime qu’il aurait voulu “calmer”, puis aurait “maîtrisée” en lui serrant le cou. Il aurait ensuite transporté le corps, selon ses mots, avant de le faire basculer dans le vide.
“Le moment de la strangulation a duré longtemps”, a insisté M. de Monjour, rappelant que l’auteur a serré le cou de la victime au moins trois minutes, selon l’estimation des médecins légistes.
Le magistrat a réclamé une peine complémentaire de dix ans de suivi socio-judiciaire et l’interdiction des droits civiques et civils.
La veille des faits, le couple s’était rendu au domicile des parents du jeune homme, à Valence, pour parler divorce après plusieurs mois de difficultés conjugales.
L’accusé, formateur en informatique, qui a nié toute intention homicide, a décrit une jeune femme instable et agressive, exerçant du chantage au suicide.