Après quatre jours de traque, la tension reste palpable en Belgique. Un militaire d’extrême droite, probablement en possession d’armes à feu, reste introuvable et inquiète les autorités. L’homme de 46 ans est soupçonné de vouloir s’en prendre à des représentants de l’Etat belge et à des personnalités publiques, dont un virologue, d’après des écrits retrouvés par les enquêteurs.
Mardi, en fin d’après-midi, sa voiture a été découverte en lisière du parc national de la Haute-Campine, non loin de la frontière avec les Pays-Bas, avec quatre lance-roquettes à bord, et des munitions. Quelque 250 policiers sont encore mobilisés ce vendredi pour retrouver la trace de Jürgen Conings qui pourrait s’être retranché dans cette réserve de 12.000 hectares de forêts et de landes.
Une chasse à l’homme sous haute tension car les autorités se savent à la recherche d’un homme rompu aux combats, après trente années passées au sein de l’armée belge.
Ce militaire aguerri, déjà parti en mission notamment au Kosovo, en Irak et en Afghanistan selon les médias flamands, compte parmi la “trentaine” de membres de l’armée belge surveillés par les services du renseignement militaire pour leurs “sympathies” avec l’extrême droite.
En 2019, Jürgen Conings a fait l’objet de sanctions de sa hiérarchie après avoir “tenu des propos racistes” et “proféré des menaces” sur Facebook. Si le dossier a été “classé sans suite par le parquet, quatre jours d’arrêt simple lui ont été notifiés”, indique la ministre de la Défense belge, Ludivine Dedonder, à la RTBF.
Parmi les cibles potentielles de Jürgen Conings figure en effet le virologue flamand Marc Van Ranst, expert parmi les plus en vue dans la crise sanitaire. Devenu la bête noire des “anti-masque” et autres opposants aux restrictions de rassemblements, ce scientifique de 55 ans est également coutumier des prises de position contre le racisme et la xénophobie et va régulièrement au clash sur les réseaux sociaux avec l’extrême droite flamande.