M6 et TF1 ont annoncé lundi leur projet de fusion, une opération qui ne devrait pas aboutir avant la fin 2022 en raison des règles contre la concentration des médias, les deux groupes possédant dix chaînes hertziennes à eux deux aujourd’hui. En France, seules sept autorisations pour diffuser sur les ondes hertziennes peuvent être accordées à un même groupe de télévision.
Le groupe M6 détenant déjà cinq fréquences (sa chaîne éponyme, W9, 6ter, Gulli et Paris Première), un rachat par TF1 également propriétaire de cinq canaux (TF1, TMC, LCI, TFX, TF1 Cinéma Séries) impliquerait la cession de trois chaînes. RTL Group garderait 16% du capital et agirait de concert avec Bouygues, les deux partenaires contrôlant 46% de la future entité fusionnée.
Bouygues va débourser 641 millions d’euros pour sceller l’opération. La fusion vise à réaliser un maximum de synergies, estimées à entre 250 et 350 millions d’euros, par exemple en permettant de ne conserver qu’une seule régie publicitaire. Les promoteurs du projet n’ont en revanche pas évoqué ses éventuelles conséquences en termes d’emplois.
Le point décisif sera le feu vert des autorités anti-trust. Le mariage de la première et de la troisième chaîne du PAF ferait en effet émerger un acteur géant de la télévision dépassant France TV avec plus de 30% de part d’audience et représentant les trois quarts du marché publicitaire sur le média.
Enfin, d’un point de vue boursier, la loi empêche un actionnaire de détenir plus de 49% d’un groupe de télévision. TF1 et M6 disent aussi vouloir créer une plateforme commune de rattrapage et de streaming, et un service de VOD par abonnement (SVOD).