Jeudi 22 avril, les syndicats CGT, CFDTet CFTC de Suez ont porté plainte auprès du Parquet national financier (PNF)pour trafic d’influence. La plainte vise nommément Antoine Frérot, PDG de Veolia, Jean-Pierre Clamadieu, présidentdu conseil d’administration d’Engie,Thierry Déau, PDG de Meridiam, etAlexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée.Dans ce dernier épisode, l’intersyndical qui jusqu’alors faisait bloc s’est fissurée, même si officiellement elle continue de négocier unie. Dès les derniers jours, FO avait fait savoir qu’elle ne souhaitait pas se joindre à cette action parallèle, jugée trop risquée, trop tardive. La CFE-CGC, qui s’était jointe à la plainte déposée auprès du PNF, a finalement fait volte-face dans la matinée du 22 avril et annoncé son retrait.« On n’est pas complètement en phase avec cette action qui arrive trop tard, selon nous », explique Éric Guillemette, responsable de la CFE-CGC.
Trop de pressions ? se demandent les autres syndicats. Ces défections n’ont pas entamé leur détermination, d’autant qu’ils sont majoritaires chez Suez.« On a failli partir trois fois au PNF.
Mais à chaque fois des forces obscures se sont liguées pour nous en empêcher. Maintenant, il faut que la justice passe. Elle seule peut apporter la preuve d’une orchestration dans cette opération, et confirmer ou non le sentiment que l’on a depuis le début d’être dans une opération truquée », dit Jeremy Chauveau, délégué CFDT de Suez.
« Depuis le début de cette OPA, il y forte suspicion d’entente. Ce n’est pas vrai, on ne monte pas une OPA de plusieurs milliards en un mois. Tout a été fait bien avant, sûrement avec l’aval du gouvernement. La justice doit nous dire ce qui s’est passé », explique Wilhem Guette, responsable CGT de Suez.