Saisi par la direction de l’école, le parquet de Bordeaux ouvre une enquête.Cette semaine est cruciale pour les étudiants de l’École nationale de la magistrature, qu’on appelle aussi les«auditeurs» de l’ENM. La fin des études est en effet très proche pour la promo2019, qui vient de passer son examen final.Les 309 élèves, dont l’établissement est situé à Bordeaux, attendent les résultats censés tomber le 26 avril prochain. Chacun des futurs magistrats saura alors, selon l’addition de ses notes, où il pourra être affecté et dans quelle juridiction. Mais depuis une semaine, cette même promo traverse aussi une crise inédite.
Le 13 avril dernier, les étudiants reçoiventleur note de manière individuelle. Ils savent qu’ils doivent attendre le 26 avrilprochain et la délibération finale du jury pour avoir un aperçu du fameux classement qui permettra à chacun desavoir ce qu’il peut espérer comme affectation, la juridiction parisienne n’ayant pas la même valeur que la toulousaine par exemple Un étudiant de l’ENM décide alors de créer un classement informel dansun document partagé. Le principe est simple : les étudiants volontaires inscrivent leur note anonymement dans un tableuret peuvent espérer avoir un aperçu approximatif du classement final. La plupart jouent le jeu puisque près de 230 élèves sur les 309 que compte la promo le remplissent. Sauf que quelques heures après sa création, certains auditeurs dérapent.Les étudiants qui accèdent au document découvrent plusieurs inscriptions problématiques. Des propos potaches, despropos grossiers à caractère sexuel et des propos parfois racistes. «Non mais dehors les arabes», «la france aux français», «votez Le Pen», ou « oh lala encore une racaille», peut-on ainsi lire parmi les multiples inscriptions. Rapidement, certains élèves font des captures d’écran, se préviennent entre eux et s’interrogent sur la nécessité de prévenir ou non la direction.